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Et si les Hauts-de-France redevenaient une terre de fabrication textile?

PRESS RELEASE
By Herve Dewintre

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L’histoire des Hauts de France est intimement liée au textile. Des traditions séculaires ont nourri l’artisanat et l’industrie des régions du Nord. Le commerce des draps dans l’Artois, la culture du lin dans le pays de Calais, les filatures des Flandres, et bien entendu les dentelles de Calais et de Caudry attestent la richesse de traditions ancestrales perpétuées au XXème siècle par l’essor des manufactures puis par l’émergence des Vépécistes : ce n’est pas un hasard si la Redoute et les Trois Suisses furent fondées à Roubaix: longtemps cette ville fut considérée comme la capitale lainière de la France. Décathlon, marque préférée des français a également été créée dans l’agglomération lilloise. Les exemples sont nombreux.

Aujourd’hui, des nombreuses entités perpétuent cette mémoire textile en lui insufflant une vigueur nouvelle. Sans même parler des excellents musées de la région (le Musée de la Piscine, la Manufacture de Roubaix) ni des nombreux salons professionnels, on pourrait citer tout d’abord Maisons de Mode : un admirable incubateur de jeunes créateurs de mode de Lille et Roubaix présidé par Philippe Zmirou, on pourrait citer également le concours Connected Day à Lille (qui récompense les starts-up les plus innovantes en matière de e-commerce ; il est présidé par des experts du retail) et bien évidemment l’école Esmod Roubaix qui participe activement au dynamisme créatif de la région.

Les sociétés axées sur les nouvelles technologies ne s’y sont pas trompées : elles sont nombreuses à avoir choisi de s’implanter dans cet environnement stimulant afin de profiter d’un savoir-faire consistant dans le retail et la production: c’est le cas dernièrement de la société Showroomprivé.com qui a installé son nouvel atelier de production à Roubaix.

Pour ses 65 ans, Damart redonne une chance au made in France

Certes, on peut regretter la disparition progressive des filatures et des ateliers nordistes, progressivement balayés par la concurrence des usines étrangères à bas cout. Cela signifie t’il que ces entreprises appartiennent définitivement au passé ? Pas si sur. La mémoire d’une région met longtemps avant de s’éteindre. Ainsi, la société Damart, qui fête ses 65 ans cette année, a décidé contre toute attente d’effectuer un test de fabrication locale, à Roubaix, ou se site le siège historique de l’enseigne textile nordique dans le cadre d’une collection capsule qui sortira cet automne.

Il s’agit au premier regard, d’une « French Collection » qui porte bien son nom et qui assume – discrètement - ses origines : certes aucune étiquette ne mentionne le made in France, mais trois piqures dans le bas des vêtements et aux manches annoncent subtilement la couleur : les fils sont bleus, blancs et rouges. La collection, destinées aux femmes, aux hommes et aux enfants a été confectionnée à Roubaix dans l’atelier Moumia basé dans le quartier Sainte-Elisabeth. La fibre a été tricotée dans une usine près d’ Amiens. L’entreprise avait fermé sa dernière usine de production française en 2008 pour transférer son activité de production en Tunisie.

Pourquoi ce revirement ? Une opération d’image opportune? Pas seulement. « Produire en France était certes plus cher, confie Agatha Colin, directrice de la communication de l’entreprise, mais sur ces éditions limitées, on ne cherche pas la masse ». La collection compte 30000 pièces. La production made in France a couté 40 pour cent plus cher. Mais dans l’équation « valeur perçue » de l’article, il semble bien que cette fois ci, le facteur éthique conjugué au facteur pratique (réactivité, agilité des ateliers) ait surpassé le facteur économies promises par les productions lointaines dédiées aux gros volumes. L’ère des productions massives étant révolue, il semble bien que les collections capsules, de manière inattendue et quasi- involontaire, soient en train de ressusciter le made in France.

Crédit photo: Damart X andrea Crews, dr

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