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Fashion Reboot 2025 : un vêtement sur cinq acheté en ligne provient de l’ultra fast fashion

Gildas Minvielle, directeur de l’Observatoire économique de l’Institut Français de la Mode (IFM), a exposé son traditionnel rapport chiffré, à l’occasion du Fashion Reboot 2025. Voici les principaux points à retenir sur l’évolution du marché de la mode entre 2024 et 2025.

Le chiffre d’affaires total du secteur habillement et textiles en France a baissé de 1,3 % entre janvier et septembre 2025 par rapport à la même période en 2024. Fait étonnant, alors que le secteur masculin avait le vent en poupe ces dernières années, il accuse la plus grosse baisse (-1,9 %).

Évolution des chiffres d’affaires des distributeurs : les multimarques menacés

Le circuit de distribution le plus atteint par cette baisse de chiffres d’affaires est les magasins multimarques (-2,5 %). À l’inverse, les grands magasins enregistrent une progression (+1,4 %).

53 % des enseignes constatent un recul de la fréquentation (contre 58 % en 2024). Idem pour le panier moyen (47 %) et le taux de transformation (41 %).

Les ventes en volume ont baissé, en moyenne, de 1,6 %. Les prix ont, quant à eux, augmenté (+1,5 %) avec une prévision 2026 en hausse de +0,7 %.

En valeur, 30 % de tous les achats de vêtements et textiles réalisés en 2025 l’ont été en ligne, et non en magasin physique.

Le top cinq du marché en volume et prix moyens d’achat est tenu par : Vinted puis Kiabi (13 euros), Amazon (25 euros), Decathlon (21 euros) et Shein (10 euros).

Les prévisions de consommation habillement/textile sont, pour un scénario optimiste de +1 %, médian – 0,5 % et pessimiste – 2 %.

Ultra fast fashion : beaucoup de produits vendus mais une faible valorisation

38 % des consommateurs interrogés ont acheté sur Shein, Temu et AliExpress. De 16 à 24 ans, la répartition est à peu près égale entre les femmes et les hommes. Le prix moyen d’achat est d’environ neuf euros, soit trois fois moins cher que le milieu de gamme.

19 % de toutes les pièces de vêtements achetées en ligne proviennent des plateformes d’ultra fast fashion. En valeur, elles ne représentent que 8 % du chiffre d’affaires des ventes en ligne.

Sur le total du marché de l’habillement français (comprenez magasins physiques et e-commerce), 6 % de tous les vêtements vendus en France viennent des plateformes d’ultra fast fashion. Soit, en valeur, 2 % du chiffre d’affaires total du marché de l’habillement.

L’ultra fast fashion et la seconde main réunies représentent 13 % du marché de l’habillement en valeur. La seconde main 11 % des achats d’habillement en valeur.

Le discours sur la mode durable reste flou, voire inaudible

38 % des consommateurs interrogés pensent que les conditions de travail de l’ultra fast fashion sont identiques aux autres enseignes. 45 % pensent que l’impact environnemental est similaire.

Le premier critère d’achat pour l'ultra fast fashion reste le prix pour 38 % des consommateurs, devant la qualité (32 %), mais les personnes interrogées par l’IFM citent également la diversité des produits et la disponibilité d’un grand nombre de tailles.

28 % des consommateurs de seconde main estiment que les produits neufs sont « trop chers ».

« La multiplication des bas prix brouille les repères des consommateurs, dépréciant peu à peu la notion de valeur du vêtement, indique Gildas Minvielle. Cette évolution exerce une pression sur les entreprises qui risque d’entraîner à terme une paupérisation du marché. »

Enjeu et défi 2026 : revoir le rapport qualité/prix

Redonner du sens au prix pour concilier valeur économique et valeurs éthiques.

Reconquérir un consommateur dont le pouvoir d’achat est fragilisé ou qui a fait le choix de moins consommer, avec une offre qui allie qualité et éthique à un prix juste.


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