Gucci, pilier de la croissance du groupe Kering
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Paris - La croissance, même moins forte, de Gucci a continué de porter le groupe Kering, dont les ventes ont progressé de 18 pour cent au premier semestre, même si son bénéfice net a été pénalisé par son redressement record en Italie et l'effet de base négatif lié à la cession de Puma.
Au cours des six premiers mois de l'année, le groupe de François-Henri Pinault a engrangé un chiffre d'affaires de 7,6 milliards d'euros, en hausse de 18,8 pour cent en données publiées et de 15,3 pour cent en données organiques, selon un communiqué publié jeudi.
Son bénéfice net s'est établi à 579 millions d'euros - contre 2,3 milliards d'euros un an plus tôt - en raison de la charge d'impôt « exceptionnelle » liée à un redressement fiscal record en Italie (1,25 milliard d'euros) au terme d'une procédure pour fraude concernant sa marque Gucci.
« En tenant compte de l'accord fiscal en Italie annoncé en mai 2019, le taux effectif d'impôt de Kering au premier semestre 2019 s'établit à 69,8 pour cent. Hors effet de l'accord fiscal, le taux d'impôt sur le résultat courant est de 26,4 pour cent sur le semestre », est-il précisé.
A également pesé un effet de base négatif, lié à la cession au premier semestre l'an dernier de l'équipementier sportif Puma pour plus d'un milliard d'euros.
Retraité de ces éléments exceptionnels, le bénéfice net « récurrent » atteint 1,55 milliard d'euros, en progression de 24,7 pour cent, tient à souligner Kering. Par zones géographiques, les maisons du groupe progressent particulièrement en Asie Pacifique (+24,5 pour cent) et en Europe de l'ouest (+14 pour cent).
« Au premier semestre, nous avons une nouvelle fois enregistré des résultats très solides. La croissance du chiffre d'affaires de Kering a continué à dépasser les tendances du marché, et a été extrêmement rentable », s'est félicité le PDG dans un communiqué.
« Nous avons réalisé un chiffre d'affaires supplémentaire de 1,2 milliard d'euros au cours des six premiers mois, tandis que notre marge opérationnelle courante a atteint un niveau record à 29,5 pour cent », a-t-il souligné.
Marge record de 40,6 pour cent pour Gucci
En termes de marge, la marque phare Gucci a aussi battu son propre record, pour atteindre 40,6 pour cent, un niveau peu courant pour une griffe de luxe.
Sur le semestre, la marque totalise 4,6 milliards d'euros de ventes, soit une progression de 16,3 pour cent en organique, poursuivant ainsi sa phase de normalisation après deux ans de croissance explosive : son chiffre d'affaires avait en effet progressé de 36,9 pour cent au cours de l'exercice 2018, et de 44,6 pour cent en 2017.
Ce relatif ralentissement « était attendu » et « les bases de comparaison étaient élevées », a souligné le directeur financier Jean-Marc Duplaix lors d'une conférence téléphonique.
Il a ajouté que la performance de Gucci était « très solide dans beaucoup de régions », même si elle est « légèrement en retrait aux Etats-Unis, dans un marché qui devient plus difficile pour l'ensemble de nos marques ».
Gucci, porté par la demande chinoise
Concernant toujours Gucci, « les tendances restent très bien orientées avec la clientèle chinoise », qui achète désormais presque autant que lorsqu'elle est à l'étranger. « On n'est pas loin d'avoir 50 pour cent des achats chinois » en Chine, a tenu à préciser le directeur financier.
Yves Saint-Laurent, deuxième marque du groupe, a poursuivi sur sa lancée avec une progression de 16 pour cent de son chiffre d'affaires, qui frôle le milliard sur le semestre.
Quant à Bottega Veneta, ses ventes restent en retrait, de -3,8 pour cent sur la période, le deuxième trimestre étant cependant « encourageant » avec une activité en hausse de 0,8 pour cent.
En juin, Kering avait annoncé l'arrivée d'un nouveau patron à la tête de la griffe italienne pour la redresser après un repli de 3 pour cent de son chiffre d'affaires en 2018.
Le groupe ne donne pas d'objectifs chiffrés pour l'exercice en cours ou le moyen terme, mais indique vouloir « améliorer à nouveau sa performance opérationnelle et continuer à faire progresser la rentabilité de ses capitaux employés ».
Il prévient cependant qu'il évolue « dans un environnement qui demeure incertain, qu'il s'agisse du contexte macroéconomique, des aléas géopolitiques, des décisions relatives à la politique douanière des États ou de l'évolution des parités monétaires, avec des événements qui peuvent notamment influencer les tendances de consommation et les flux touristiques ».(AFP)
Photo : Gucci Facebook