Guerre et inflation : les prix à la consommation continuent de bondir

L’inflation va nécessairement pénaliser l’activité des commerçants sur fonds de guerre aux portes de l’Europe

Résilience. Définition : capacité à surmonter les chocs traumatiques. Emmanuel Macron a prévenu les Français lors de son allocution télévisés : de nombreux secteurs économiques vont souffrir en raison du conflit en Ukraine. Un sommet européen va être organisé à Versailles les 10 et 11 mars prochain dans le but de créer un nouveau modèle économique européen. Ce climat de crise inquiète légitimement les commerçants qui dans une très large majorité, d’après un sondage mené par le média l’Echommerces, estiment que leur activité va être pénalisée.

Pénalisée pour plusieurs raisons : la première concerne en toute logique le contexte inflationniste qui mine les économies européennes. Les prix à la consommation ont grimpé de 3,6 pour cent au mois de février en France. Cette hausse était déjà de 2,9 pour cent en janvier. Un niveau jamais atteint depuis 2008, juste avant la crise des subprimes. Le prix des vêtements augmente lui aussi. Un rapport de l’Insee publié en décembre 2021 montre que de décembre 2020 à décembre 2021, l’indice des prix à la consommation de l’habillement et des chaussures a bondi de 3,2 pour cent.

Crainte d’un repli de l’économie française

Cette hausse impacte tous les ménages mais aussi les commerçants qui voient eux aussi leurs charges fixes bondir, du loyer aux matières premières, de l’énergie aux fournisseurs. D’après LSA Conso, média spécialiste du secteur de la distribution et de la grande consommation, plus de 60 pour cent des magasins pourraient augmenter les prix de leurs produits cette année. Hausse logique en raison de la hausse des prix de la matières premières dont le pétrole (utilisé pour la fabrication du polyester, du polyamide, de l’élasthanne, du nylon ou encore de l’acrylique) mais aussi le coton, la laine et le lin. Entre septembre 2020 et septembre 2021, le prix de la laine a bondi de 43 pour cent.

À cette inflation générale qui semble vouloir s’inscrire dans le temps, se greffe un climat peu propice à la consommation de mode et aux achats coups de cœurs, jugés futiles, alors que les portes de l’Europe vivent sous les bombes. Les périodes d’euphories observées aux sorties des premiers confinements ne sont plus à l’ordre du jour. L’équation est simple : le climat de guerre additionnée à la peur légitime de la hausse des prix ont pour résultat de diminuer le panier moyen lors du passage en caisse. L’abrogation du pass vaccinal et du masque dès le lundi 14 mars permettront certainement aux commerçants de mieux respirer.

Credit : Brussels, by Tuur Tisseghem. Via Pexels.