Inflation et inclusion, défis pour les 40 ans de la Fashion Week de Londres
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Londres - Inflation et conséquences sur les jeunes labels, diversité sur les podiums, environnement: la mode britannique fait face à de nombreux défis, explique à l'AFP la directrice du British Fashion Council (BRC), Caroline Rush, à l'orée de la 40e fashion week de Londres.
Question: Comment s'annonce la semaine de la mode à Londres, qui célèbre son 40e anniversaire?
Réponse: Nous aurons (...) l'occasion de voir les incroyables talents d'aujourd'hui. Londres est bien sûr connue comme la capitale de l'innovation, un laboratoire. A côté des marques établies comme Roksanda ou Burberry, une grande partie du public international vient voir la nouvelle génération de créateurs qui arrive à Londres. Nous avons 67 défilés et de nombreuses présentations.
Q: Les jeunes marques indépendantes, qui font la réputation de la fashion week de Londres, parviennent-elles à faire face à une crise du pouvoir d'achat qui dure au Royaume-Uni?
R: C'est un véritable défi économique pour nos jeunes créateurs, parce que, bien sûr, le coût de la vie a augmenté pour eux également, pour l'activité commerciale, les transactions commerciales avec l'Europe... Le Brexit pose aussi d'énormes difficultés aux entreprises des jeunes designers comme à celles déjà établies.
Le programme NEWGEN du British Fashion Council permet aux créateurs d'être sélectionnés par l'industrie pour participer à la semaine de la mode. Ils reçoivent une petite subvention pour les aider à produire leur collection.
Sans cela, ils ne seraient pas aussi nombreux à participer à la fashion week. Ce serait tout simplement trop cher.
Mais (...) ce que 40 ans de recul nous apprennent, c'est que c'est lors des périodes les plus difficiles sur le plan économique que l'on observe la créativité la plus incroyable. (...) J'espère donc que celle que nous verrons au cours des prochains jours sera stimulante, qu'elle évoquera le rôle que joue la culture (...) dans la société.
Q: En termes d'inclusion sur les podiums, le monde de la mode a-t-il évolué?
R: Nous avons assisté à un grand nombre de changements à Londres. En termes d'inclusion, nous sommes la première capitale de la mode depuis plusieurs saisons. Comme nous avons un groupe très diversifié de fondateurs, de chefs d'entreprise et de créateurs, le casting des défilés en est souvent le reflet.
Ce qui est très gratifiant, c'est que les podiums londoniens sont très différents de ceux des autres capitales de la mode. Ils reflètent véritablement la société londonienne.
La catégorie que nous commençons à voir apparaître est celle des personnes handicapées. Sinéad O'Dwyer a été un exemple fantastique en veillant à ce que ses défilés soient incroyablement inclusifs.
Nous avons publié un rapport sur la diversité et l'inclusion en janvier, qui indique que, bien que nous ayons fait de grands progrès en tant qu'industrie au Royaume-Uni en termes de défilés et de campagnes, il y a encore beaucoup de travail à faire en coulisses et en amont. Les grands évènements comme la semaine de la mode de Londres, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg.
Q: La conscience écologique progresse-t-elle dans l'industrie de la mode, montrée du doigt ces dernières années pour son impact négatif sur l'environnement?
R: Je pense que la majorité des designers qui démarrent leur activité à Londres le font dans une perspective de durabilité. Ils s'interrogent vraiment sur la quantité de déchets créés au cours du processus, sur les matériaux qu'ils utilisent et sur l'impact de ces derniers. Nous avons lancé l'an dernier un programme appelé "Réseau d'innovation de la mode circulaire", pour partager les connaissances et accélérer l'évolution du Royaume-Uni vers un écosystème de mode plus durable.(AFP)