Kering fait plus que doubler son bénéfice net au 1S, Gucci se redresse

Le groupe de luxe et d'habillement sportif Kering a plus que doublé son bénéfice net au premier semestre et vu sa marque-phare Gucci retrouver des couleurs, mais les couvertures de changes et les difficultés de Puma ont pesé sur sa rentabilité.

"Kering affiche des performances solides au premier semestre, soutenues par la forte progression des ventes enregistrée au second trimestre, dans un environnement macroéconomique et monétaire volatil", s'est félicité le PDG du groupe François-Henri Pinault dans un communiqué. Au cours des six premiers mois de l'exercice, Kering - qui détient une vingtaine de marques dont Gucci, Saint Laurent, Bottega Veneta ou Puma - a enregistré un bénéfice net part du groupe de 423 millions d'euros, contre 184 millions un an plus tôt.

Les fluctuations des taux de changes ont eu un impact positif sur le chiffre d'affaires du semestre, qui s'élève à 5,51 milliards d'euros, soit une progression de 17 pour cent - mais seulement de 3,5 pour cent sans l'effet porteur des changes. Mais "les couvertures de change ont pesé comme nous l'avions anticipé sur la rentabilité", a indiqué le directeur financier Jean-Marc Duplaix: le bénéfice opérationnel courant s'affiche à 773 millions d'euros, en baisse de 5,4 pour cent sur un an, tandis que la marge opérationnelle recule de 17,4 pour cent à 14 pour cent. Cependant, "le bénéfice opérationnel de nos activités Luxe est stable, ce sont nos investissements consentis chez Puma notamment dans le marketing et la communication qui ont pesé sur le résultat opérationnel du groupe", a précisé à l'AFP M. Duplaix.

Il a souligné que "les changes ont eu deux effets, ils ont provoqué une dilution de la marge en pourcentage de nos activités Luxe, et ont eu un impact direct sur le coût des approvisionnements chez Puma, qui les paie en dollar". La marque italienne Gucci, principale source de profits du groupe, est revenue dans le vert au deuxième trimestre (+4,6 pour cent en données comparables), après une chute de 7,9 pour cent de ses ventes au premier trimestre.

Gucci "revitalisé"

"La revitalisation de Gucci est engagée et devrait se traduire dans les chiffres d'ici la fin de l'année", a résumé M. Duplaix, alors que la marge opérationnelle de la griffe florentine (26,8 pour cent) "reste impactée négativement par les effets de change".

Kering souligne que Gucci a notamment bénéficié d'une activité dans les magasins en propre "particulièrement soutenue en Europe de l'ouest" et d'un "afflux de touristes", notamment au Japon où les ventes bondissent de 19%. Pour remuscler la griffe, Kering avait désigné un nouveau PDG, Marco Bizzarri, et un nouveau directeur artistique, Alessandro Michele, arrivé en janvier. Sa première collection arrivera en magasin "à la fin du troisième trimestre", a précisé M. Duplaix. Du côté des autres marques, Bottega Veneta voit ses ventes croître de 19,7 pour cent (+6,4 pour cent en données comparables), et son bénéfice opérationnel progresse de 10,4 pour cent.

Les ventes de la marque Saint Laurent bondissent de 38,2 pour cent au premier semestre (24,3 pour cent en comparable), et son bénéfice opérationnel s'affiche en hausse de 47,9 pour cent. Dans son ensemble, la division Luxe affiche un chiffre d'affaires de 3,76 milliards d'euros, en progression de 17,8 pour cent. Quant à la division Sport et Lifestyle, elle est grevée par le mastodonte Puma - qui a publié ses résultats le 24 juillet - dont le bénéfice opérationnel accuse un repli de 42,5 pour cent, cette "évolution continue de traduire les efforts de relance engagés par la marque", souligne Kering. Le chiffre d'affaires de l'équipementier sportif est cependant en hausse au premier semestre, à 1,6 milliard d'euros (+15,5 pour cent).

Au titre des prévisions, M. Pinault indique "aborder le deuxième semestre avec une confiance forte dans la capacité du groupe à allier gestion rigoureuse et croissance organique de chacune de nos marques". (AFP)