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L'horlogerie suisse prouve sa résilience avec des exportations au sommet

By AFP

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Montre. Credits: Hunters Race, Unsplash.

Zurich - Les montres suisses se sont exportées comme jamais en 2023 malgré la morosité du climat de consommation, atteignant de nouveaux sommets qui prouvent la "très grande résilience" du secteur, selon le président de la fédération horlogère.

Malgré une base de comparaison très élevée, les exportations horlogères ont encore augmenté en novembre et s'orientent vers une troisième année de croissance record, leur progression sur onze mois se chiffrant à 7,7%, à près de 24,6 milliards de francs suisses (26 milliards d'euros), selon les relevés de la fédération horlogère publiés mardi.

"Il reste un mois, avec décembre, donc on peut déjà dire aujourd'hui que 2023 sera une nouvelle année record", a déclaré Jean-Daniel Pasche, le président de la fédération horlogère, lors d'un entretien avec l'AFP.

Les exportations horlogères ont battu record sur record en 2021 et 2022, effaçant rapidement le choc de la pandémie de Covid-19. Après une dégringolade de 21,8% en 2020, elles avaient rebondi de 31,2% en 2021, puis grimpé de 11,4% en 2022 pour toucher un plus haut historique à 24,8 milliards de francs.

Elles ont entre autres profité des achats dits "de revanche", les consommateurs qui ont pu faire des économies pendant les confinements utilisant leur épargne pour se faire plaisir avec des produits de luxe une fois les restrictions sanitaires levées.

L'année 2023 a pourtant amené son lot "d'éléments perturbateurs", souligne M. Pasche, entre "l'inflation", "la guerre en Ukraine et au Moyen Orient" et "les inquiétudes autour de la Chine", un des plus grands débouchés de l'horlogerie suisse.

Mais une fois encore, le secteur est parvenu "à tirer son épingle du jeu", se félicite-t-il à l'aube de sa retraite. Après 30 ans de carrière au sein de la fédération horlogère, dont 21 ans en tant que président, il doit passer le flambeau fin décembre à Yves Bugmann, l'actuel chef de la division juridique de cette fédération.

Au mois de novembre seul, les exportations horlogères suisses ont encore augmenté de 3,1% sur un an, à 2,5 milliards de francs grâce à la demande aux Etats-Unis, où elles ont augmenté de 0,9% par rapport au mois de novembre 2022, et à Hong Kong (+12,9%), compensant un recul de 3,7% vers la Chine.

"L'horlogerie suisse va bien", estime M. Pasche, qui se montre optimiste pour 2024. Le climat de consommation est "moins confiant", reconnait-il, mais "nous ne sommes pas négatifs pour 2024", affirme-t-il.

Les chiffres de la Convention patronale de l'industrie horlogère, publiés séparément jeudi, ont également confirmé la vigueur du secteur. En 2023, les effectifs dans l'horlogerie suisse se sont accrus de 7,3% par rapport à l'année précédente pour dépasser la barre des 65.000 employés pour la première fois depuis 50 ans.

Un secteur "un peu particulier"

Durant ses trente années de carrière, l'horlogerie suisse a connu de profonds changements, en particulier avec l'essor d'internet, qui a bouleversé la façon dont sont vendues les montres, avec la possibilité de présenter les produits sur des sites propres aux marques, de les vendre en ligne et de créer des communautés sur les réseaux sociaux pour "trouver le client directement chez lui derrière son ordinateur", retrace M. Pasche.

L'autre changement majeur des trente dernières années est l'émergence de grands groupes, qui ont aussi bien racheté des sous-traitants pour sécuriser leurs approvisionnements qu'investi dans des boutiques pour maîtriser tout le cycle, depuis la fabrication "jusqu'à la vente aux consommateurs", explique-t-il.

Selon lui, l'horlogerie est un secteur "un peu particulier" qui ne réagit pas toujours de "la même façon que les autres" aux chocs économiques. Le secteur a connu de brusques trous d'air durant l'épidémie de SARS en Asie en 2003, la crise des subprimes en 2008 qui a provoqué une brutale chute des exportations l'année suivante, se souvient-il, et plus récemment la pandémie de Covid-19.

"C'est un secteur qui peut descendre très vite mais qui redémarre aussi très rapidement", explique-t-il.

En lissant ces chocs, ce secteur florissant a connu une croissance "en moyenne de 5% par an sur le long terme au cours des ving dernières années", quantifie-t-il. (AFP)

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