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L’italien Yoox pourrait racheter son rival Net-a-porter

By Herve Dewintre

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Le communiqué venant de Richemont est bref, mais il en dit neammoins beaucoup. Il révèle que le groupe italien de ventes d’articles de mode en ligne Yoox discute actuellement avec le groupe suisse Richemont. L’objet de cette discussion concerne une potentielle alliance entre Yoox et Net-A-Porter Group Ltd, qui est une filiale de la Compagnie Financière Richemont SA.

Yoox de son coté ne livre aucune autre information, se contentant d’indiquer laconiquement qu'il «informera le marché dès que possible» mais selon plusieurs sources proches du dossier, le groupe italien pourrait bel et bien dévoiler le rachat de son grand rival dès cette semaine.

Richemont, c’est le numéro deux mondial du luxe derrière LVMH et devant Kering. Le groupe est notamment propriétaire de Cartier, Van Cleef & Arpels, Piaget mais aussi de tout un florilège de marques horlogères prestigieuses comme Jaeger Lecoultre, IWC, Panerai ou encore Vacheron Constantin pour n’en citer que quelques unes. Beaucoup de joaillerie et d’horlogerie et finalement assez peu de mode et d’accessoires (si on excepte Chloé, Lancel et Azzedine Alaia) contrairement à LVMH ou Kering qui d’ailleurs a conclu un accord avec Yoox pour la vente de plusieurs de ses marques, comme Saint Laurent ou Bottega Veneta. Le groupe suisse, en cédant cet acteur majeur de la vente en ligne, s’éloignerait ainsi un peu plus de la mode pour se recentrer sur ces cœurs de métiers historiques (le groupe a financé entièrement l’année dernière la fondation d’une nouvelle maison de haute joaillerie Giampiero Bodino).

Yoox dégage une des meilleures performances opérationnelles du secteur

Toutefois, le groupe suisse ne souhaiterait pas se désengager complètement de la plateforme de e-commerce. Il aurait même, selon Reuters, repoussé ces dernières semaines les offres de quatre sociétés d’investissement malgré les chiffres proposés (on parle de montants qui allaient jusqu’à 2,2 milliards d’euros ; les analystes financiers estiment la valeur de Net-a-porter entre 1,3 et 1,5 milliard d'euros.). Dernièrement, Forbes et WWD avaient dévoilé que le géant américain du commerce électronique Amazon envisageait lui aussi de mettre la main sur le site britannique.

Pourquoi dire oui à Yoox dans ce cas là ? Tout simplement parce que Richemont, qui ne souhaite pas financer (ou tout au moins financer seul) les investissements nécessaires au développement du site de vente en ligne, ferait confiance à un spécialiste tel que Yoox qui est connu pour afficher une des meilleures performances opérationnelles du secteur (le groupe est rentable) contrairement à net-a-porter qui vend plus mais dégage peu de profits (le groupe qui devrait avoir réalisé un chiffre d'affaires de plus de 700 millions d'euros sur l'exercice qui s'achève, devrait devenir rentable seulement cette année) .

Pourquoi maintenant? La raison est simple: la fondatrice de Net-a-porter, Natalie Massenet, arrive au terme de son contrat de remuneration avec Richemont. Le montant de cet accord pourrait, toujours selon Reuters, atteindre 100 millions d'euros sur la base de la valorisation de la société au 31 mars. De plus, Net-a-porter est en meilleure forme aujourd'hui qu'il y a un an et demi. Il est donc en meilleure situation pour conclure un accord.

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