La bulle Gucci est-elle sur le point d'éclater ?
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Le problème avec les bulles, c'est que, inévitablement, elles finissent par éclater. Certaines durent très longtemps, comme la bulle Internet de 1994 à 2000, qui a vu les entreprises basées sur Internet culminer, puis s'effondrer, en mars 2000, avec des résultats négatifs même pour Amazon et eBay. Mais le plus souvent, les bulles éclatent aussi vite qu'elles apparaissent. Il en va de même pour la mode. Les marques qui sont aujourd'hui sur le devant de la scène conservent rarement le même élan de croissance au-delà de quelques années.
Les investisseurs s’inquiètent de l’inévitable ralentissement de Gucci
Alors que les maisons de luxe ont dévoilé leurs chiffres semestriels cette semaine, les investisseurs ont suivi de près Gucci, propriété de Kering, qui jouit d'une croissance à deux chiffres depuis trois ans, mais qui, actuellement, connait un ralentissement. Bien que Gucci ait peu de chances de chuter, il serait néanmoins intéressant de voir comment réagirait l’activité florentine et la société mère Kering lorsque le ralentissement se fera plus marquant. Car, semble-t-il, la bulle ne progresse désormais plus au même rythme.
Faut-il tirer l’alarme ?
Les ventes de Gucci ont augmenté de 12,7 pour cent au deuxième trimestre, en baisse par rapport aux attentes des analystes, qui tablaient sur 14,5 pour cent. Selon Bloomberg, c’est cette décélération qui inquiète les principaux investisseurs de la marque.
Après l’annonce de ces résultats par le groupe de luxe, les actions de Kering ont chuté de 9,9 pour cent à Paris. Selon Bloomberg, «Gucci se heurte à des comparaisons difficiles, après des ventes en hausse de 40 pour cent un an auparavant et de 20 pour cent au trimestre précédent. Kering a tenté de persuader les investisseurs que la croissance de la marque se normalisait et que les produits décadents du designer Alessandro Michele ne se démodaient pas. »
Comparé à LVMH, dont les résultats trimestriels ont enregistré une hausse de 20 pour cent, Kering pourrait perdre du terrain. Une faible performance aux Etats-Unis, liée en partie à une baisse du nombre de visiteurs chinois dans cette région, a pesé sur les ventes de Gucci et sur celles des autres labels Kering, a déclaré Reuters. Le directeur financier de Kering, Jean-Marc Duplaix, a déclaré : «C'est un marché qui devient de plus en plus difficile, nous l'avons constaté pour l’ensemble de nos marques».
Néanmoins, le chiffre d’affaires total du groupe Kering a atteint 7364,4 millions d’euros, en hausse de 15,2 pour cent à base comparable.
Dans un communiqué de presse, François-Henri Pinault, Président du conseil d’administration, a déclaré « Au cours du premier semestre, nous avons enregistré une autre série de résultats très solides. La croissance des revenus de Kering a largement dépassé les tendances du marché et a été très rentable. Nous avons généré un chiffre d’affaires supplémentaire de 1,2 milliard d’euros au cours du semestre et notre marge opérationnelle a atteint un record de 29,5 pour cent. Notre stratégie porte clairement ses fruits. Le succès de nos marques, fondé sur la créativité, l'innovation et le dévouement de nos clients, associé à une exécution rigoureuse et à une discipline financière, offre une combinaison supérieure de croissance organique et de rentabilité durable. »
Cet article a été écrit pour FashionUnited.com. Il a été traduit et édité en français par Julia Garel.
Crédit photo: Gucci Facebook