La crise du pouvoir d'achat fait chuter les actions de Boohoo et Asos
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Londres - Les actions Boohoo et Asos chutaient jeudi à la Bourse de Londres après la publication par ces deux distributeurs en ligne de vêtements dits "fast fashion" de résultats en baisse et de prévisions mitigées, en pleine crise du pouvoir d'achat au Royaume-Uni.
Boohoo chutait de 13,20 pour cent à 56,26 pence et Asos de 25,70 pour cent à 861,90 pence peu après 08H15 GMT à la Bourse de Londres. Ces groupes de e-commerce de vêtements à petit prix et vite jetés entraînaient dans leur chute des distributeurs traditionnels d'habillement comme Next (-5,93 pour cent à 5.684,00 pence) et JD Sports Fashion (-7,05 pour cent à 103,50 pence). Les ventes d'Asos se sont effritées sur un an pour le trimestre terminé fin mai, à 983,4 millions de livres, à cause notamment d'un taux élevé de renvoi de produits et demandes de remboursement, un problème qui touche également son rival Boohoo.
C'est le reflet "des pressions inflationnistes sur les consommateurs qui nuit à la rentabilité" du groupe, souligne Asos dans un communiqué jeudi, annonçant par ailleurs la nomination d'un nouveau directeur général, José Antonio Ramos Calamonte.
Les ventes de Boohoo ont pour leur part reculé de 8 pour cent sur un an pour les trois mois allant de mars à fin mai, notamment à cause d'un effet de comparaison défavorable avec les périodes de confinement pendant la pandémie. En outre, le groupe souffre des problèmes mondiaux de chaine d'approvisionnement.
Le pire du "scandale des fournisseurs" qui avait touché Boohoo, accusé de salaires très inférieurs aux minimas obligatoires et de conditions de travail déplorables, "semble passé, mais les problèmes semblent s'enchainer", remarque Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown.
En outre, non seulement les consommateurs retournent davantage dans les magasins plutôt que de commander en ligne depuis la fin des restrictions sanitaires, mais ils réduisent leurs dépenses face à l'inflation galopante. Les ventes sont certes en hausse de 75 pour cent comparé à avant la pandémie, mais "le travail le plus dur commence maintenant", souligne l'analyste.
Elle remarque que la "fast-fashion", à savoir les marques de mode comme les britanniques Boohoo et Asos mais aussi le chinois Shein, à l'offre foisonnante et renouvelée à un rythme étourdissant, devraient souffrir "de la morsure de l'inflation". "Si les robes Boohoo sont abordables, les occasions pour lesquelles elles sont achetées, à savoir des sorties ou des vacances, ne seront plus d'actualité si ce contexte se poursuit", conclut-elle. (AFP)