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La France toujours la reine du secteur du luxe

By Herve Dewintre

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La France est la championne du luxe. Une phrase souvent entendue, parfois contestée, mais qui reste d’une véracité irrécusable si l’on en croit les résultats de l’étude “Global Powers of Luxury Goods” menée par les cabinets membres de Deloitte Touche Tohmatsu Limited qui est le plus grand cabinet d’audit au monde (et accessoirement le plus ancien du célèbre “big four” qui comprend également PricewaterhouseCoopers, Ernst & Young et KPMG).

L’étude Global Powers of Luxury Goods a identifié les 100 plus importantes entreprises mondiales du luxe, sur la base des données publiques disponibles pour les chiffres d’affaires consolidés des produits de luxe au cours de l’exercice 2014 (exercice de 12 mois se clôturant au 30 juin 2015). Les résultats de cette étude viennent d’être publiée cette semaine.

On y apprend ainsi que non seulement la France est toujours leader dans le secteur du luxe, mais aussi qu’elle occupe à elle seule près d’un quart du marché mondial. Autre enseignement capital de l’etude, les entreprises de huit pays seulement sont à l’origine de 90 pour cent des ventes de ce top 100. Ces pays sont la France, la Chine, l’Italie, l’Espagne, la Suisse, le Royaume Uni et les Etats-Unis.

La France compte 10 groupes dans le Top 100, ce qui représente 23,5 pour cent des ventes de produits de luxe de ce palmarès. Avec un chiffre d’affaires moyen de 5,2 milliards de dollars, l’Hexagone se positionne comme le pays qui concentre les entreprises de luxe les plus importantes. On note également que, malgré la crise mondiale, les acteurs du secteur ont doublé la croissance de leurs ventes passant de 2,9 pour cent en 2013 à 6,7 pour cent en 2014 ; leur marge bénéficiaire est de 16,3 pour cent, en augmentation par rapport à l’année précédente (11,5 pour cent) et supérieure de 4,9 points à la moyenne du Top 100.

La demande pour les produits de luxe poursuit sa croissance rentable

Globalement, les principaux enseignements du rapport sont tout d’abord le fait que la demande pour les produits de luxe poursuit sa croissance rentable. Le chiffre d’affaires réalisé par les Champions du Top 100 s’élève à 222 milliards de dollars sur l’exercice 2014 et LVMH occupe toujours en 2014 la première place mondiale avec un chiffre d’affaires « produits de luxe » de 23,3 milliards de dollars en augmentation (21,8 milliards de dollars en 2013).

« En dépit des difficultés économiques, les ventes des 100 plus grandes entreprises mondiales de produits de luxe poursuivent leur croissance, malgré un taux de croissance plus faible que les années précédentes (3.6 pour cent en 2014 contre 8,2 pour cent en 2013), note le rapport. Les marges bénéficiaires se sont améliorées par rapport à l’année précédente (11,4 pour cent en 2014 contre 10,3 pour cent en 2013) et la polarisation de la performance des entreprises s’est également accrue ». En effet, s’il a davantage d’entreprises plus performantes et affichant une croissance à deux chiffres de leurs ventes et de leurs marges bénéficiaires, il y a, dans le même temps, davantage d’entreprises qui accusent un recul de leur chiffre d’affaires à deux chiffres.

Le rapport fait également le constat que le secteur du luxe doit faire face à une nouvelle donne. « Le processus d’achat dans le secteur du luxe évolue. S’appuyant sur les réseaux sociaux et les équipements numériques, les consommateurs de produits de luxe dictent de plus en plus où, quand et comment ils s’engagent auprès des marques de luxe. Ils sont devenus à la fois critiques et créateurs, en exigeant une expérience du luxe plus personnalisée, et s’attendent à avoir la possibilité de façonner les produits et services qu’ils consomment » affirme Bénédicte Sabadie, Associée en charge du secteur Luxe chez Deloitte France.

Si la première moitié de cette “décennie du changement” fut caractérisée par la montée en puissance des consommateurs chinois et par l’explosion des usages numériques, la seconde moitié devrait être marquée par la discipline. Divers facteurs seront source d’opportunités pour le secteur : évolution des comportements d’achats, fusion des canaux de distribution et complexification des modèles économiques, accroissement des déplacements à l’international, poids accru des consommateurs de la Génération Y.

Enfin, il faut noter que l’Italie est le premier pays contributeur de ce top 100 en termes de nombre d’entreprises. Avec 29 entreprises figurant au classement de l’étude, l’Italie a presque trois fois plus d’entreprises que la France (10 sociétés). Cependant, les entreprises italiennes représentent uniquement 17 pour cent des ventes de produits de luxe dans le palmarès. Essentiellement familiales, leur chiffre d’affaires moyen atteint 1,3 milliard de dollars, contre 5,2 milliards de dollars pour leurs homologues françaises.

Pour Stéphane RImbeuf, Associé responsable Retail chez Deloitte France, les opportunités dans le secteur du luxe restent nombreuses : « Le secteur des produits de luxe croit plus lentement en 2016, à un rythme que nombre d’acteurs du secteur pourraient juger décevant. Si le taux de croissance marque le pas sur d’importants marchés tels que la Chine et la Russie, d’autres marchés continuent à enregistrer de bonnes performances, et des foyers d’opportunités émergent dans le monde entier. L’Inde et le Mexique connaissent, notamment, une croissance rapide, et le Moyen-Orient offre des perspectives de croissance supplémentaires. » En clair, les marques mondiales de luxe doivent répondre aux nouvelles forces en présence sur le marché et se mettre en valeur afin de satisfaire les nouvelles attentes des consommateurs.

Crédit photo: capture d’écran www.lvmh.fr © Archives Louis Vuitton Malletier

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