La marque-enseigne Sinequanone reprise à minina

L’enseigne de prêt-à-porter féminin fondée en 1973 revient de très loin. Après une liquidation judiciaire en septembre dernier assortie d’une poursuite de l’activité pour lui permettre de trouver preneur, le Tribunal de Commerce de Paris a finalement accepté in extremis les offres conjuguées de l’industriel SY Corporate et de la société d’investissement Cabrelux.

C’est le fournisseur historique de Sinequanone qui reprend donc son ancien client : SY Corporate dispose d’un outil industriel et logistique en Tunisie ainsi que d’une plateforme de distribution en France. Cabrelux est un holding luxembourgeois spécialiste de la distribution et de la gestion des marques qui va exploiter les droits de la marque Sinequanone.

Le plan de cession se fait cependant à minima. Le tandem de repreneurs conserve 24 salariés sur 71 aujourd’hui, six succursales, le site internet et des contrats des affiliés en France. En 2017, le réseau de Sinequanone alignait encore environ 70 points de vente, dont la moitié en affiliation.

Les difficultés ne datent pas d’hier. En 2016, déjà, Sinequanone avait connu un redressement judiciaire. Malgré une importante restructuration de son business model et de son image, menée par son dirigeant Paul-Henri Cécillon, un spécialiste du retournement d’entreprise via son cabinet Phinancia. Mais l’enseigne vieillissante n’a pas su rester une phase avec une clientèle de « femmes actives » en pleine mutation, plus moderne, plus urbaine. Et son positionnement milieu de gamme est celui qui souffre le plus aujourd’hui dans le marché de la mode, où enseignes de fast fashion mass market et créneau premium tiennent le haut du pavé.

En décembre 2018, l’enseigne affichait un chiffre d’affaires de 15, 3 millions d’euros, en baisse de près de 30 pour cent par rapport à l’exercice 2017. Ses dernières pertes publiées, toujours pour l’exercice 2018, atteignent 6, 7 millions d’euros.

photo : modèle Sinequanone