La mercerie est en train de prendre sa revanche sur le prêt-à-porter
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La mercière d’antan va t’elle prendre sa revanche? Peut être. Depuis plusieurs années, les chiffres attestent un tassement général de la consommation d’articles textiles. Les ventes de vêtements reculent. Un seul chiffre est en hausse : celui de la mercerie. Cette hausse est riche d’enseignements. Elle indique tout d’abord que ce metier ancestral n’est pas mort même si l’emergence du prêt-à-porter après la seconde guerre mondiale lui a porté un coup presque fatal.
Cette hausse indique également que cette corporation a su se réinventer. Des merceries font leur retour dans les centre-villes - comme par exemple à Saint-Etienne-de-Montluc où Florence Allais a repris la mercerie Patchwork - mais aussi sur le net. La maison Sajou ressuscitée en 2013 par Frédérique Crestin-Billet propose un agréable site de vente en ligne. Même verdict pour Frou-Frou Mercerie contemporaine. Quant à la vénèrable enseigne Phildar, elle surfe elle aussi allégrement sur la prédilection nouvelle des consommateurs pour le fait maison, pour la customisation, pour le « do it yourself ».
En résumé, si la mercerie était auparavant liée à la nécessité de faire soi-même ses vêtements, elle est désormais devenue l’attribut d’une conscience sociétale. On fait soi-même ses vêtements - ou on les fait faire par une couturière de quartier - pour lutter contre la surconsommation et les dégats écologique qu’elle occasionne, ou tout simplement pour le plaisir. Plaisir d’autant plus saisissant qu’il touche toutes les générations. Avec une mention speciale pour le tricot qui développe ses vertus apaisantes aussi bien auprès des hommes que des femmes. Un rapide coup d'œil sur google suffit à nous persuader de l'importance du phénomème : les cours de tricot foisonnent sur la toile ; notons à ce propos que le 21 septembre prochain, Mondial Tissus proposera des ateliers couture à prix réduits dans toutes ses enseignes.
Une braderie d’upcycling pour donner une seconde vie aux vêtements
Au fond, ce phénomène trouve sa source dans le besoin du consommateur de redonner du sens à ses achats. Ce besoin se manifeste par une exaltation retrouvée de l’artisanat, du geste manuel. Cela profite à la mercerie, mais aussi à la couture. C’est du moins l'analyse de Beryl de Labouchere qui a fondé Tilli en 2018. Cette start-up opérant à Paris, Bordeau, Lyon, Aix-en-Provence et Marseille, met à disposition de ses clients des couturiers expérimentés à domicile. Que ce soit pour un ourlet, une reprise de robe de mariée, ou pour faire revivre un vieux jean,les couturiers viennent, sur rendez-vous, prendre les mesures à domicile avant d'apporter aux clients le vêtement dans un délai de trois à cinq jours. Plusieurs marques, dont Balzac et Luz ont décidé de s’associer à ce service disponible sur le site ou l’application de la start-up en offrant des vêtements invendus dans le cadre d’une démarche éco-responsable. La jeune pousse organise par ailleurs une braderie d’upcycling à Paris, le 19 septembre prochain, de 18 à 20 heures, au 35 rue du Sentier.
Crédit photo : Frou-Frou Mercerie contemporaine,mondial tissus