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Le distributeur d'articles sportifs Groupe Go Sport placé en redressement judiciaire

By AFP

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Magasin Go Sport, à Melesse, banlieue de Rennes. Crédit : DAMIEN MEYER / AFP

Grenoble - Le distributeur d'articles sportifs Groupe Go Sport a été déclaré jeudi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Grenoble, qui a constaté "son état de cessation de paiement". "Par un jugement solidement motivé, le tribunal (...) a constaté l'état de cessation des paiements de la société Groupe Go Sport et a ouvert une procédure en redressement judiciaire", a annoncé le parquet de Grenoble dans un communiqué.

"La société Go Sport France n'est pas déclarée en cessation des paiements, mais sa situation sera impactée par celle de sa société mère", précise la même source, alors que Go Sport Groupe fait par ailleurs l'objet d'une enquête préliminaire pour "abus de bien social".

Les 2.160 salariés en France de Go Sports attendaient anxieusement la décision quelques semaines après la liquidation de la chaine de prêt à porter Camaïeu --qui appartenait au même groupe (Hermione, People & Brands), branche distribution de la Financière immobilière bordelaise (FIB), un fonds d'investissement de l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon. Jean-Henri Miszel, membre du CSE central, craint que "le redressement judiciaire de Groupe Go Sport n'entraîne le redressement judiciaire de Go Sport France".

Un représentant du syndicat majoritaire, la CGT, s'est lui inquiété du fait que "les magasins du réseau intégré vendent les produits issus de la centrale d'achat au siège du groupe". "Si ce dernier n'est plus en mesure de payer les fournisseurs, comment les magasins seront-ils approvisionnés ?", s'interroge-t-il.

Faits délictueux"

Les représentants syndicaux et le comité social et économique central (CSEC) avaient questionné la santé financière du groupe, s'alarmant notamment sur une remontée de 36 millions d'euros de trésorerie de Go Sport vers sa maison-mère, le groupe HPB. Le parquet a décidé de lancer une enquête après que "les commissaires aux comptes ont transmis plusieurs révélations de faits délictueux".

"Cette enquête pourrait sans doute prouver que les salariés de l'entreprise Go sport, comme avant nos collègues de Camaïeu, et peut-être demain Gap, ne pourraient être que les victimes de la gestion incompétente et malveillante de sa holding HPB. Aujourd'hui, c'est une première victoire car la justice pénale avance", ont déclaré les représentants du personnel dans un communiqué. HPB a pour sa part affirmé que Go Sport n'est "pas en état de cessation de paiements" et devrait même renouer avec les bénéfices cette année après 17 ans de pertes.

Dans sa décision, le tribunal de commerce de Grenoble a constaté que Groupe Go Sport se trouvait en cessation des paiements, citant le rapport du cabinet Eight Advisory & Associés établissant au 5 janvier un passif s'élevant à plus de 14 millions d'euros.

Go Sport, fondé en 1978 et basé à Sassenage en banlieue de Grenoble, avait été repris par HPB fin 2021 pour un euro symbolique auprès de la maison-mère du groupe de distribution alimentaire Casino, la société Rallye, elle-même lourdement endettée. La chaîne de magasins de sport a bénéficié de deux prêts garantis par l'Etat, d'un montant de 55 millions d'euros, pour l'aider à surmonter ses difficultés au moment de la crise sanitaire.

Selon Libération, qui cite des sources proches du dossier, l'enquête préliminaire en cours s'intéresse à deux "ponctions" suspectes : 18 millions d'euros, pour les salaires de Camaieu, 36 millions d'euros pour financer l'achat du réseau de 21 magasins de vêtements Gap, racheté pour un euro par HPB, pour les intégrer à Go Sport. HPB a annoncé le 12 janvier "l'acquisition de GAP France par Go Sport" pour un montant de 38 millions. (AFP)

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