Le gouvernement lance mardi son Conseil national du commerce
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Paris - Le Conseil national du commerce (CNC), instance créée à l'initiative de la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire, va tenir mardi sa première réunion, avec pour objectif notamment d'aider ce secteur à faire face à la transition écologique et numérique.
Il y avait le conseil national de l'industrie (CNI), il y aura désormais le conseil national du commerce. Cette instance, dont la création avait été annoncée fin 2022 par Olivia Grégoire, se réunira donc pour la première fois mardi à Bercy, en présence également du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Christophe Béchu.
L'objectif du CNC, qui rassemblera une centaine de personnes issues d'une soixantaine d'entreprises, fédérations et associations du commerce, est de prendre en compte des points de vue des différents acteurs du commerce "en amont de la construction de toute politique publique", a expliqué lundi lors d'un point presse téléphonique Olivia Grégoire.
Parmi les entreprises membres de la nouvelle entité, les distributeurs alimentaires Auchan, E.Leclerc, Carrefour, Grand Frais ou Intermarché, des spécialistes du non-alimentaires comme Fnac Darty, Ikea, Truffaut, Kiabi ou Decathlon, des grands magasins comme les Galeries Lafayette, ou encore des commerçants en ligne comme CDiscount. À noter l'absence parmi ces membres du géant américain Amazon.
Une réunion par trimestre
La ministre, également déléguée aux Petites et Moyennes Entreprises, à l'Artisanat et au Tourisme, assume s'inspirer du Conseil national de l'Industrie, qui "a fait ses preuves" selon elle. L'idée est ensuite de rassembler ce Conseil national du commerce, une fois par trimestre, "avec à chaque fois un ministre en charge des défis que doit relever le commerce", selon Olivia Grégoire.
Si cette dernière avait initialement annoncé que l'instance serait présidée par l'ancien secrétaire d'État à la Simplification Thierry Mandon, ce dernier pourrait finalement occuper une fonction plus opérationnelle, qui devrait être précisée dans les semaines à venir, selon le cabinet de la ministre.
À en croire la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui représente notamment les supermarchés alimentaires, ces "défis" sont nombreux : "transition écologique et énergétique", "transition numérique", "libération et simplification de l'activité du commerce", ou encore "préparation des compétences de demain et renforcement de l'attractivité du secteur".
Les commerces membres de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) ont indiqué pour leur part attendre "des solutions concrètes et efficaces" pour un secteur qui "fait souvent figure de parent pauvre des politiques publiques".
Secteur fragmenté et concurrentiel
La FCD, selon qui "le commerce de détail en France représente 2,1 millions d'emplois et 435.000 entreprises", estime de son côté que ce secteur "fait désormais face à des risques systémiques qui remettent en cause sa pérennité".
Trouver des compromis dans un secteur très concurrentiel et extrêmement divers que ce soit par la taille des commerces (du commerce de détail de centre-ville au géant du commerce en ligne, en passant par l'hypermarché, ou le centre-commercial), ou la nature des produits ou services vendus (alimentaire généraliste, spécialisé, non-alimentaire, services...) apparaît toutefois délicat, ce qu'illustre le très grand nombre de fédérations professionnelles.
"Répondre aux enjeux et attentes des entreprises du commerce de toutes tailles", "là est le défi ou l'annonce d'un prochain échec !", a ainsi estimé lundi dans un communiqué le syndicat des indépendants (SDI), qui revendique 25.000 adhérents directs.
Son secrétaire général, Marc Sanchez, estime que "bien avant les grands enjeux de la décarbonation, de la digitalisation et de la place du commerce dans la ville", certains sujets sont plus "urgents pour les petites structures artisanales et commerciales" : le "juste équilibre financier entre locataires et bailleurs commerciaux" ou le "poids" des prêts garantis par l'État souscrits au moment de l'épidémie de Covid-19 et l'impact de leur remboursement sur la trésorerie de ces entreprises. (AFP)