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Le luxe à la recherche du marché de la bonne occasion

By Herve Dewintre

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Des grands magasins aux géants du net, la seconde main continue de gagner du terrain comme en témoigne les nouveaux acteurs, tels que le site Saclàb, qui s’orientent de plus en plus vers un service expérientiel à 360°.

Fini la friperie au kilo ou les ventes de garage. La pièce d’occasion, ou plutôt de seconde main (voire, plus chic encore, la pièce « pre-owned) continue sa percée dans le cœur des consommateurs. Un engouement qui dépasse la simple tendance de mode pour devenir un phénomène de société galvanisé par la nécessité d’une part de privilégier une économie circulaire et d’autre part, toujours pour des raisons environnementales évidentes, d’augmenter la durée de vie des biens de consommations.

Un phénomène de longue haleine. Selon un rapport de ThredUP, plateforme en ligne de revente de vêtements d’occasion, 86 pour cent des consommateurs en 2020 déclaraient avoir déjà consommé d’occasion ou, en tout cas, ne se montraient pas réticents à l’idée de le faire. En 2016, ce pourcentage n’était que de 45 pour cent. Le marché de la seconde main devrait ainsi atteindre 77 milliards de dollars d’ici 2025 contre 36 milliards en 2021. Toujours selon ThredUP, la taille de ce marché pourrait atteindre le double de celle de la fast fashion d’ici 2030.

Débarrassée de son image un peu poussiéreuse, la seconde main s’auréole désormais des codes du luxe. C’est le cas notamment de Vestiaire Collective, plateforme désormais valorisée à 1,7 milliards de dollars avec 550 000 nouveaux articles par semaine et un panier d’achat s’élevant à 400 euros en moyenne contre 20 euros pour la plateforme Vinted davantage orientée vers les produits à très bas prix et valorisée quant à elle à 3,5 milliards de dollars (contre 1 milliard en 2019, signe d’une croissance exponentielle portée par la pandémie).

Une proposition expérientielle

Pour justifier le montant de leur commission, les plateformes orientées vers le marché de la seconde main de luxe s’engagent donc dans le service. Contrairement au site comme le Bon Coin qui ne prennent pas ou peu de commission, les sites tels que Vestiaire Collective mettent en place des process d’authentification par des équipes d’experts internes qui évitent tout danger de contrefaçon. Sans même parler de la mise en valeur des produits par des photographes professionnels, sur le site : ce qui permet de ne pas galvauder la valeur ou le prestige du produit, même usagé.

Cet éclat de la seconde main de luxe, autorise de nouveaux acteurs à proposer des services de plus en plus spécialisés. C’est notamment le cas de la plateforme Saclàb, créée par Jan-Oliver et Alexandra Stueck. Ce binôme de frère et sœur a choisi de se spécialiser uniquement dans l’achat et la vente de sacs à main de luxe d’occasion. D’une part, l’entreprise propose une inspection, une authentification et une mise en lumière, par une équipe composée d’experts en maroquinerie de luxe, de produits griffés Hermès, Chanel, Dior ou encore Bottega Veneta. D’autre part, elle propose également un service de recherche de sacs sur demande, ainsi qu’un traitement d’entretien gratuit. Une proposition expérientielle à 360° qui trouve un écho auprès du public désireux de conjuguer plaisir et écologie : l’entreprise, fondée en 2018 emploie désormais 9 employés répartis dans des bureaux à Amsterdam et Munich, et intéresse une clientèle provenant du monde entier.

Crédit photo : Saclàb

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