Le ministère de l’Écologie va financer l’industrialisation du recyclage des déchets textiles
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Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, va subventionner, via Refashion, les initiatives industrielles en faveur du recyclage des déchets textiles.
Agnès Pannier-Runacher ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, annonce ce dimanche 18 mai 2025, réviser le cahier des charges qui pèsent sur la filière textile, linge de maison et chaussures, dans le cadre de la responsabilité élargie des producteurs (REP).
L'objectif ? Proposer des subventions à l'investissement pour favoriser, via une industrie locale, le traitement des déchets textiles en France. Ce, plutôt que de les envoyer à l'étranger. Selon le ministère, cette mesure permettra de créer des emplois et de la valeur sur le territoire. Ce nouveau cahier des charges entrerait en application début 2026. D’ici là, l’État soutiendra les structures existantes.
Le projet est né du constat que la France ne collecte pas assez de déchets textiles, en comparaison de l’évolution des volumes. Dans ce contexte, les entrepreneurs ne veulent pas implanter d'usines de recyclage qui seraient vides et ne tourneraient pas à plein. L'intention est donc d'être en capacité de collecter, recycler et réemployer davantage.
Collecter plus et créer un modèle économique pour le recyclage
En préambule, le ministère de la Transition écologique indique que, pour limiter la hausse hors de contrôle du nombre de déchets textiles, il soutiendra la proposition de loi Fast Fashion qui sera étudiée au Sénat le 2 juin 2025. Il rappelle également le bienfait de l’affichage du coût environnemental des vêtements validé par la Commission européenne.
Le modèle dans lequel il souhaite s'inscrire est un soutien à l'investissement pour augmenter, de façon structurante, les capacités d'intervention et de traitement, sur le sol français, de la chaîne de collecte : réemploi, tri, recyclage et valorisation.
Le principe est de laisser les acteurs trouver leur propre équilibre de fonctionnement, mais avec la possibilité de reprise, par Refashion*, des déchets ou des matériaux qui n'auraient pas trouvé leur place dans le marché. L'éco-organisme les orienterait ensuite vers d’autres débouchés.
Refashion va subventionner, à hauteur de dizaines de millions d’euros, des initiatives industrielles pour recycler les déchets textiles
Le ministère de la Transition écologique va rapidement lancer une concertation avec les acteurs de l'économie sociale et solidaire, sans lesquels « aucune réforme de la REP textile ne peut se faire ». Les discussions porteront sur l'amélioration de la traçabilité des flux : ce qui va à l'étranger, ce qui reste en France et ce qui est collecté.
Il va permettre à ReFashion d'investir, sur la partie textile, dans des infrastructures industrielles de tri et de recyclage. À la clef, il y a notamment un projet d'usine de recyclage de textile, du fait de l’enjeu industriel à avoir des installations en France. Ce, tout en respectant les acteurs existants, comme Emmaüs ou la Croix-Rouge, qui occupent une place centrale dans l'économie sociale et solidaire. Il ne s'agit pas de faire de Refashion un propriétaire d'usines de recyclage.
L’idée est de faire mieux que la valorisation énergétique, qui consiste à brûler les vêtements pour en faire du combustible, mais de pouvoir recycler pour réemployer.
*Refashion : éco-organisme agréé par l’État français pour la filière textile, linge de maison et chaussures (TLC) dans le cadre de la responsabilité élargie du producteur (REP).