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Le textile français pousse un cri d’alarme devant la flambée des prix des matières premières

By Odile Mopin

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Les prix du lin, du coton ou du polyester ont subi plus de 30 pour cent de hausse ces cinq derniers mois, alerte l’UIT (Union des industries textiles), qui représente 2 200 entreprises en France.

En cause, une pénurie de matières premières, engendrée par les ralentissements ou arrêts de production de ces derniers mois, liés à la pandémie. « La pénurie de matière génère des ruptures d’approvisionnement et des retards de livraison, ainsi qu’une hausse des prix, accrue par un dérèglement inédit du fret. Ces fluctuations impactent tout l’amont de la filière textile (filature, tissage, tricotage, teinture, contrecollage) qui se répercutent sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement », écrit l’UIT dans un communiqué. Les entreprises sont donc contraintes d’accepter des conditions tarifaires durcies, sous peine d’arrêter leur production et de ne pas honorer les commandes de leurs clients.

Dans le détail, les entreprises ont puisé dans leurs stocks lors du premier confinement, alors que la production était à l’arrêt en Chine. Ce qui explique que la baisse d’activité se fasse sentir à retardement. Puis, la reprise en France et en Europe est intervenue avec le redémarrage très fort de la demande en Asie et aux Etats-Unis. Des besoins accrus qui ont accéléré la tension sur les matières premières. Selon les index spécialisés, le polyester, première matière utilisée au monde, a ainsi bondi de 50 à 80 pour cent selon l’UIT. Les prix des matières responsables, à commencer par les matières naturelles soumises aux aléas de climat et de récolte, ont « littéralement explosé » sur un an. Le prix du coton s’est ainsi envolé de 35 pour cent sur les cinq derniers mois, et sa version bio et Gots de 100 pour cent. La laine s‘apprécie également à la hausse mais de façon plus modérée (+ 10 pour cent).

La flambée des prix concerne également les colorants et les additifs (apprêts, colle) de même que ceux des emballages et de fournitures, qui connaissent des fluctuations inédites.

Enfin, pour boucler cette cascade de hausse, le transport maritime subit lui aussi les effets de la crise sanitaire. « Les importations en provenance d’Asie ont bondi en 2020 sous l’effet des commandes de masques puis des reprises d’achats et d’approvisionnement en matières premières, alors que les exportations étaient au ralenti. La demande de containeurs en provenance d’Asie bondissant, les navires s’accumulent dans les ports occidentaux, les délais de déchargement se sont allongés et les prix du fret se sont envolés, passant de 1800 dollars à 8000 dollars », rapporte l’organisation professionnelle française.

Un retour à la normale est espéré d’ici la fin de l’été, estime la filière.

Crédit : Emanuel Lang

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