Leclerc appelle les patrons à "défendre les couleurs de notre modèle"
Le président du comité stratégique des centres E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc s'est dit mardi "choqué que des groupes patronaux se revendiquent du libéralisme américain voire de la brutalité américaine" et a appelé les chefs d'entreprise français à "défendre les couleurs de notre modèle".
"J'ai eu peur, j'ai été choqué que des groupes patronaux se revendiquent du libéralisme américain voire de la brutalité américaine, en disant +C'est mieux là-bas+", a déclaré sur TFI le représentant du leader de la distribution alimentaire française, ajoutant que les "collaborateurs" de l'enseigne avaient "été très choqués aussi".
Fin janvier, il avait déjà taclé le PDG du numéro un mondial du luxe LVMH, Bernard Arnault, jugeant "pas forcément positivement impactant d'avoir un des hommes les plus riches de France qui dit: +si ça ne le fait pas, je quitte le pays+".
Bernard Arnault avait précédemment déclaré que la surtaxe d'impôt sur les sociétés prévue dans le budget pour 2025 était un dispositif "idéal" pour "pousser à la délocalisation" et était une "taxation du made in France". Il avait répondu à M. Leclerc en lui conseillant "de vendre dans ses supermarchés davantage de produits français et d'arrêter de pressurer les fournisseurs français".
Le patron du Medef Patrick Martin avait estimé que M. Arnault avait "raison, comme d'autres grands chefs d'entreprise qui se sont exprimés dans le même sens sur la fiscalité". "L'incompréhension tourne à la colère" parmi les adhérents du Medef, avait dit M. Martin sur RTL, jugeant que "les conséquences, c'est que ceux qui peuvent partir partent. Et ils ont raison".
Mardi, Michel-Edouard Leclerc a persisté, interrogé sur l'éventualité d'une entrée en politique alors qu'il a récemment affirmé être "disponible pour la nation": "Il était important de dire qu'un entrepreneur français peut aussi être engagé dans son territoire, participer du débat public et être Français en France".
"Nous, chefs d'entreprise, on n'est pas que des profiteurs, des vendeurs de petits pois, des marchands. On est tout ça, mais aussi des acteurs engagés dans la société", a-t-il ajouté.
Le président américain Donald Trump "veut nous taper et mettre des droits de douane, ça va déstabiliser la société française", a-t-il encore estimé.
"C'est important qu'il y ait des chefs d'entreprise qui se sentent Français (...) (qui) viennent défendre les couleurs de notre modèle social, de notre modèle économique", a encore dit M. Leclerc, jugeant que "ça manque de chefs d'entreprise qui le disent".(AFP)
OU CONNECTEZ-VOUS AVEC