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Les grossistes d'Aubervilliers, "pivot" du blanchiment de la drogue ?

By AFP

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Quartier d'Aubervilliers (France). Credits: Johann Walter Bantz, Unsplash.

Paris - Comment les grossistes en textile d'Aubervilliers en Seine-Saint-Denis sont-ils devenus la "plaque tournante" d'un réseau accusé d'avoir blanchi l'argent du trafic de drogue ? C'est l'une des interrogations d'un procès qui s'est ouvert mardi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Dans ce dossier au mode opératoire complexe et aux ramifications internationales, 21 personnes sont poursuivies pour blanchiment de trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs. Elles encourent jusqu'à dix ans de prison pour ces faits qui remontent aux années 2014-2015.

Les prévenus, qui comparaissent tous libres, sont pour beaucoup des grossistes d'origine chinoise qui tiennent alors des sociétés d'import-export -une partie des entreprises qu'ils dirigent a entre-temps été liquidée- au Centre international de commerce de gros France-Asie (Cifa), à Aubervilliers. Plusieurs trafiquants présumés, d'origine marocaine, ainsi que d'autres grossistes comparaissent également.

Ce "vaste circuit de blanchiment d'argent, qui a pour pivot le Cifa d'Aubervilliers, est composé en amont de collecteurs d'argent et en aval de compensateurs qui récupèrent les espèces contre des virements bancaires", a résumé en ouverture du procès la présidente Armelle Briand.

L'enquête a mis au jour un système complexe et truffé d'intermédiaires pour blanchir l'argent provenant d'un trafic de résine de cannabis importée du Maroc via l'Espagne.

Schématiquement, les enquêteurs ont ainsi dessiné le circuit financier qui tourne, selon Mme Briand, autour d'un "banquier occulte": d'abord, un "flux massif d'espèces" provenant du trafic de stupéfiants était injecté, atterrissant au Maghreb entre les mains de "collecteurs" et de "transporteurs".

Ces derniers acheminaient l'argent liquide auprès des grossistes du Cifa qui le "redistribuaient sur un réseau" d'autres sociétés d'Aubervilliers.

Ces entreprises "revendaient" à leur tour ces liquidités - intégrées à des fonds provenant de leur commerce légal - à d'autres intermédiaires contre des virements à destination de comptes bancaires asiatique, essentiellement chinois.

"A chaque phase, une commission est retirée", a observé mardi la présidente. Une fois les virements encaissés, les sociétés remettaient les fonds en espèces aux complices des trafiquants.

Les sommes blanchies par ce réseau présumé sont "considérables", selon les enquêteurs, pour qui "le Cifa d'Aubervilliers constituait la plaque tournante en France du blanchiment international".

Dans le cadre de l'affaire, qui a inspiré une saison de la série "Engrenages", les perquisitions ont permis la saisie de près de 600.000 euros en espèces, en partie dissimulés à l'intérieur de mannequins d'exposition. Le procès est prévu jusqu'au 29 mars. (AFP)

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