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Les ventes monégasques d’Artcurial mobilisent les acheteurs étrangers

By Herve Dewintre

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« La saison hivernale sera prometteuse ». Qui aujourd’hui peut se targuer d’une telle prédiction ? Louise Gréther, directeur d’Artcurial Monaco le peut. La maison de ventes aux enchères fondée en 2002 à Paris (où elle est basée) se semble en effet pas souffrir outre mesure de la crise sanitaire grâce à une stratégie basée sur deux fondamentaux. D’une part, une volonté de couvrir l’ensemble du champ des grandes spécialités – des Beaux-Arts aux Arts Décoratifs, de l’Automobile de collection à la joaillerie en passant par l’Horlogerie de collection, les vins fins et la maroquinerie vintage (Hermès de préférence). Et d’autre part, une ouverture à l’internationale avec un vaste réseau composé de bureaux de représentation à Bruxelles, Milan, Munich, Vienne mais surtout avec trois lieux de ventes à Paris, Marrakech et bien entendu Monaco.

Monaco. C’est ici qu’Artcurial a organisé du 19 au 21 juillet dernier sa première vente aux enchères physique après le confinement, sous le marteau de Stéphane Aubert, à l’Hôtel Hermitage. Depuis 2015, la maison parisienne est présente toute l’année dans la Principauté, égrenant les rendez-vous pour des inventaires, des journées d’expertise, des évènements culturels. Elle organise également chaque année une semaine de ventes de prestige en été ainsi qu’en hiver autour des spécialités joaillerie, horlogerie et Hermès Vintage. Il n’est pas réducteur de dire qu’Artcurial a concentré son pôle luxe à Monaco.

Un choix payant, aussi bien pour la joaillerie, l’horlogerie, la maroquinerie Hermès mais aussi l’Automobile. Artcurial Motocars était en effet présent sur le Rocher cette année avec ses 90 voitures de collections. Les chiffres attestent la pertinence du maintien de cette session : les ventes totalisent un peu plus de 14 millions d’euros frais inclus avec 10 lots vendus au-dessus de 100 000 euros pour les ventes de prestige et un lot vendu à plus d’un million d’euros pour Artcurial Motocars.

Autre signe prouvant le bien-fondé de cette vente : la présence massive d’acheteurs étrangers (29 nationalités) qui ont été particulièrement actifs. Ils s’affrontaient avec feu aux téléphones et dans la salle. Dans le détail, les deux sessions d’enchères dédiées à la joaillerie ont totalisé 3 216 900 euros lundi 20 juillet. Plus de la moitié des lots se sont vendus au dessus de l’estimation haute dont trois lots vendus au-dessus de 100 000 euros : une bague ornée d’un diamant ovale de 8,73 carats était estimée 15 000 euros : elle a été vendue 106 600 euros ; Le plus haut prix de la vacation a été obtenu par une bague exceptionnelle, diamant taille émeraude de 10,42 carats de la meilleure qualité vendue 839 800 euros, soit le double de son estimation. A noter : une compression de César estimée 10 000 euros et vendue 58 500 euros proclame une fois encore le vif attrait des collectionneurs pour César et pour les bijoux d’artistes en général. A noter également, l’intérêt constant des enchérisseurs pour la période Art Déco, comme l’indique le résultat obtenu pour le collier en cristal de roche, diamants, émail et aigue-marine signé Jean Fouquet : il a été adjugé 91 000 euros.

Hermès : l’engouement se maintient avec une tendance marquée pour les petites tailles

La session dédiée à l’Horlogerie de collection et la session consacrée aux montres de dames, totalisant ensemble3 191 416 euros frais inclus se caractérisent par un record d’adjucation avec 80 des lots vendus, et une progression de 26 pour cent sur les deux ventes par rapport à la session hivernale. Sans surprises, Patek Philippe, Rolex et Audemars Piguet, ont dominé la vente sur leurs trois modèles phares Nautilus, Daytona et Royal Oak. Les deux plus haut prix sont obtenus par la maison genevoise Patek Philippe avec deux Nautilus une « Série Spéciale 40ème anniversaire » ref.5711/P adjugée, 232 200 euros, et une Nautilus Jumbo ref.3700/001 qui double son estimation et obtient une adjudication de 126 100 euros, le troisième plus haut prix est obtenu par une Rolex Daytona ref.6263/8, 119 600 euros (près du double de son estimation). Plus significatif, cette vacation est marquée par le retour des joailliers dans l’univers féminin, alors que Piaget dominait le marché́ depuis plusieurs saisons. Deux montres signées Cartier ont été vendues le triple de leur estimation.

La vente Hermès Summer Collection réunissait une soixantaine de sacs créés par l’iconique maison du Faubourg Saint Honoré. Là aussi, sans surprises, l’attrait des collectionneurs internationaux pour les modèles d’exception s’est maintenu : les ventes ont totalisé 581 240 euros. Les grands classiques en peau exotiqueont réalisé les plus hautes enchères : un sac Birkin 30 en crocodile du Nil Bleu Jean a doublé son estimation en partant à 65 000 euros. Les autres classiques du maroquinier - les sacs Bolide ou Constance - ont également enregistré de belles performances, tout comme leurs versions mini : un sac Constance 24 en crocodile d’estuaire bordeaux a été vendu 13 000 euros et une pochette Kelly Cut en crocodile du Nil rose Shéhérazade s’est envolée à 15 600 euros. Une prédilection pour les petites tailles confirmée par Alice Léger, spécialiste Hermès Vintage.

Crédit photo : Artcurial

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