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LVMH signe un nouveau record avec 53,7 milliards d’euros de ventes en 2019

By Herve Dewintre

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Business

A Paris, ce mardi 28 janvier, au quartier général de LVMH avenue Montaigne, Bernard Arnault annonçait les résultats du groupe face à 300 personnes. Bernard Arnault est visiblement de très bonne humeur et il plaisante souvent. Car les résultats ne sont pas bons, ils sont excellents. Sur tous les fronts. «Vous allez me trouver répétitif mais c'est encore une année record» indique d’emblée le dirigeant. En 2019, le numéro 1 mondial du luxe a en effet affiché des résultats exceptionnels : 53,7 milliards d’euros, en croissance de 15 pour cent par rapport à 2018 en données publiées, 10 pour cent en organique. Le bénéfice net atteint 7,17 milliards d'euros, en hausse de 13 pour cent sur un an.

Les bons résultats concernent les cinq pôles du groupe : vin et spiritueux, mode et maroquinerie, distribution sélective, cosmétiques et parfums et joaillerie. Mais sans surprise, les deux mastodontes Louis Vuitton et Christian Dior tirent leur épingle du jeu : grâce à ces deux marques, le pôle mode et maroquinerie se distingue des autres divisions avec une croissance organique des ventes de 17 pour cent et un résultat opérationnel courant en hausse de 24 pour cent. « La meilleure croissance depuis l’année 2000 » souligne un intervenant. A plus de 18 milliards d’euros, ce pôle représente un tiers du chiffre global du groupe.

« On ne va pas échapper dans les années qui viennent à une crise économique »

Concernant le pôle joaillerie, Bernard Arnault s’est félicité de la prise de contrôle de Tiffany & co., tout en donnant en filigrane aux dirigeants ou futurs dirigeants de la marque des objectifs ambitieux : « Lorsque LVMH a acheté Bulgari en 2011, les ventes ont plus que doublé et les profits ont quintuplé, rappelle le CEO qui précise aussitôt : « si la même chose arrive avec Tiffany, alors nous aurons fait un très bon travail. » Le dirigeant a également manifesté un vif enthousiasme pour la vénérable maison Chaumet : il a salué avec insistance le succès de certaines collections. Dans le secteur horloger, le dirigeant a salué la forte croissance de Hublot. « Les chiffres sont un peu tendus pour Tag heuer mais ca devrait repartir cette année. On a supprimé un certain de détaillants qui ne suivaient pas nos recommandations »

Même s’il prévoit une « conjoncture porteuse » pour l’année 2020, le dirigeant a néanmoins tenu à tempérer cette euphorie : « On ne va pas échapper dans les années qui viennent à une crise économique. Cette situation assez invraisemblable et en tout cas unique par rapport au début de mon activité dans les affaires - les taux d'intérêts sont proches de zéro, parfois même négatifs, la valeur des actifs n'arrête pas de monter - ça ne pourra pas durer éternellement, il va forcément y avoir un réajustement » prévient le dirigeant :« ca ne devrait pas arriver cette année. Sur le plan macro, 2020 devrait être une bonne année ».

Plus globalement, le PDG a expliqué le succès de LVMH par les valeurs historiques suivantes : « la créativité qui est le cœur de tout ce que l'on fait, la qualité de nos produits, l’agilité entrepreneuriale de nos équipes – nous sommes un groupe familial, je le rappelle, ce qui nous permet de raisonner à long terme, ce qui est indispensable dans nos activités. Nous ne regardons pas le quarter avec la valeur de la bourse dans six mois, je vois des regards sceptiques mais cela m’est relativement indifférent, cela m’est même complètement égal, je ne gère pas en fonction de ça ».

« Internet, c'est l'épaisseur du trait chez LVMH »

Bernard Arnault a ajouté une nouvelle valeur cette année : l’engagement. « C'est quelque chose qui est fondamental, pour les jeunes, pour nos clients. Quand on achète un produit du groupe, quand on travaille dans le groupe, on va que cela est un sens, on veut comprendre ce que le groupe fait, en dehors de faire des produits magnifiques pour répondre aux problèmes d'actualité, aux questions d'intérêt général ». Cet engagement s'exprime, insiste le dirigeant, par une politique dynamique d'inclusion, de diversité dans les ressources humaines. Comme une petite pique adressée à son concurrent Kering, Bernard Arnault, l’œil pétillant et le sourire aux lèvres, insiste sur le fait que les efforts portés sur l’engagement, notamment sur l’environnement et le sociétal, ne date pas d’hier.« Tout ce qu’on a fait en matière d'environnement depuis le début des années 90 est très impressionnant. Dans ce domaine, je peux le dire sans fausse modestie, on est meilleur dans le savoir-faire quand d'autres sont peut être plus habiles dans le faire-savoir ».

Parmi les sujets qui fâchent, alors que le groupe Richemont multiplie les investissements sur le net, le dirigeant a reconnu que les ventes en ligne représentaient un pourcentage minime des ventes globales. « Quand je regarde les ventes internet de ces grands sites, je suis un peu sceptique. Je suis sans doute de la vieille école mais quand je regarde une affaire je regarde les bénéfices. Or ils sont tous en perte : ce n’est quand même pas un indicateur formidable. Et plus ils grossissent, plus ils sont en perte. Ils nous ont tous demandé à plusieurs reprises de participer à ces affaires. Je n’ai jamais voulu. On a monté un site relativement petit : 24S, qui n'échappe pas à la règle et qui perd lui aussi, mais pas beaucoup parce qu'il est petit. On le développe modestement en se disant qu'on allait peut être trouvé un moyen pour lui faire gagner de l'argent. Pour l'instant, on n’a pas trouvé. C'est l'épaisseur du trait chez LVMH. Pour nos produits, internet, c’est un service, non une recherche du meilleur prix, du discount ». En guise de comparaison, le dirigeant livre une analyse du modèle économique d'Amazon : « Quand vous regardez bien les chiffres, les produits qu'ils vendent et qu'ils ont acheté préalablement ne gagnent pas d'argent, ils en perdent même, là où Amazon gagne de l’argent c’est sur le marketplace. Ils vendent leur base de donnée à des sociétés diverses, prennent un pourcentage sur les ventes. Ce qui les amène souvent à vendre des produits contrefaits provenant bien souvent du crime organisé. » Le dirigeant a par la suite confirmé qu’il ne s’associerait pas à la nouvelle plateforme d’Amazon destinée aux produits de luxe.

Crédit photo image principale : Dior
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