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Made in Italy : la fabrication des sacs de luxe Dior et Armani sous haute surveillance

By Florence Julienne

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Sac Dior Credits: Unsplash, Nassim Boughazi

Alors que toutes les marques de luxe capitalisent sur la maroquinerie, des enquêtes, menées par l’administration italienne, abordent le fait que les sacs des marques Dior (LVMH) et Armani, fabriquées par leurs filiales italiennes, n’auraient pas été conçus dans des conditions très éthiques.

L’affaire remonte à juillet 2024. Manufactures Dior SRL, détenue à 100 % par Christian Dior Italia SRL, a été placée sous administration judiciaire pendant un an par le tribunal de Milan, après une enquête selon laquelle elle aurait « sous-traité des travaux à des entreprises chinoises qui maltraitent leurs salariés » (source Reuters).

Déjà, en avril 2024, le tribunal avait nommé un commissaire chargé de gérer une entreprise appartenant à Giorgio Armani, la marque étant accusée d'avoir « manqué à son devoir » de superviser ses fournisseurs de manière adéquate.

Bénéfice net ? Des sacs Dior, commercialisés 2 780 dollars, coûteraient environ 57 dollars à produire (hors matières premières). De même, le coût de fabrication des sacs Armani serait d’à peu près 99 dollars pour un prix au détail de 1900 dollars (source Business Insider).

Si la valeur du Made in Italy ne fait pas de doute, la réputation des districts industriels italiens est entachée par ses travailleurs de l’ombre, principalement des Chinois sans papier, qui œuvreraient la nuit, dormant sur place pour assurer une production sans interruption. Le personnel vivant et travaillant « dans des conditions d'hygiène et de santé inférieures au minimum requis par une démarche éthique ».

La chaîne d'approvisionnement de l'industrie du luxe est-elle vraiment transparente ?

Toujours selon Reuters, entre mars et avril 2024, la police italienne a procédé à des inspections auprès de quatre petits fournisseurs, employant 32 personnes, dans la région milanaise : Pelletteria Elisabetta Yang SRL et Davide Albertario Milano SRL (fournisseurs directs de Manufactures Dior SRL), New Leather Italy SRLS et AZ Operations SRLS.

Ces affaires, qui méritent d’être étudiées plus précisément, soulignent la limite du déclaratif quant à la traçabilité. Les marques qui délèguent leur fabrication ont-elles vraiment la main sur ce qu’il se passe dans les unités de production ? Ont-elles la capacité de mettre en place des mesures appropriées pour vérifier les conditions de travail ou les capacités techniques des entreprises contractantes ?

Cette histoire pose aussi la question de la valeur (et le mot veut tout dire quand on parle de luxe) des articles produits par les grandes maisons. Ici pointe l’enjeu de la relocalisation (si c’est possible) pour être à même de mieux surveiller la chaîne de production. Et si ces faits se révèlent exacts en Italie, on n’ose même pas imaginer ce qu’il se passe à l’autre bout du monde.

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