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Malgré les incertitudes, les acteurs du e-commerce se disent confiants pour l’avenir

By Sharon Camara

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Javier Sierra, Unsplash

La Fevad a réalisé une enquête sur le moral des e-commerçants français en 2022. Ces derniers semblent confiants pour l’avenir malgré les incertitudes.

La crise sanitaire n’est pas totalement terminée mais le fort taux de vaccination (77,8 pour cent) permet de réduire les risques d'aggravation des cas et impacte aussi sur la relance des activités du retail. Même si le e-commerce s’en est plutôt bien sorti pendant les deux années qu’a duré la pandémie, les acteurs du secteur ont développé quelques incertitudes et ont des avis mitigés sur l’évolution du marché en 2022.

Pour la 11ème année consécutive, la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) publie les résultats et les tendances issus de son enquête sur le moral des e-commerçants français. S’ils sont 65 pour cent à se déclarer plus ou autant optimistes que l’année passée, 35 pour cent des répondants se disent moins optimistes, marquant ainsi une rupture nette avec 2021, où ils n’étaient que huit pour cent.

Deux tiers des e-commerçants restent confiants dans l’avenir et cela se traduit sur les perspectives économiques pour leur entreprise : 67 pour cent pensent que leur chiffre d’affaires va croître et 45 pour cent envisagent une marge nette en hausse. Toutefois, 15 pour cent d’entre eux anticipent une baisse de leur chiffre d’affaires sur l’année 2022, chiffre qui monte à 21 pour cent concernant la marge nette.

Parmi les autres tendances attendues en 2022 par les dirigeants interrogés figurent : le développement croissant de la seconde main (pour 90 pour cent d’entre eux), la signature d’accords stratégiques entre e-commerçants / retailers (71 pour cent) et la poursuite des mouvements de concentrations (64 pour cent).

Le e-commerce, un secteur qui continuera de recruter

Malgré un optimisme moins marqué que les années précédentes, 54 pour cent des dirigeants prévoient d’augmenter leurs effectifs et 37 pour cent jugent qu’ils devraient maintenir le nombre d’employés intact. Au total, seuls 9 pour cent des e-commerçants considèrent que leurs effectifs risquent de baisser, ce qui reste très proche du niveau affiché en 2021, 7 pour cent. Des prévisions qui montrent que le e-commerce devrait, à nouveau cette année, rester un pourvoyeur d’emplois pour l’économie française.

Plus de 50 pour cent des répondants estiment que la crise Covid a accéléré les investissements. Ils sont deux fois moins à penser que la pandémie les a freinés.

Les priorités du e-commerce en 2022

Cette année, les enjeux informatiques (IT, sécurité) se placent en tête des priorités d’investissement des e-commerçants, devant la RSE, la logistique et le marketing/publicité. Ainsi, 66 pour cent estiment que leurs investissements dans les systèmes informatiques vont augmenter et 29 pour cent pensent qu’ils vont rester stables. Pour la RSE, 57 pour cent des e-commerçants envisagent une hausse des investissements, soit une augmentation de 2 pour cent par rapport à 2021 tandis que 31 pour cent pensent qu’ils vont rester stables. Concernant la logistique, ils sont plutôt 56 pour cent, avec un accent mis sur la livraison éco responsable et les emballages et enfin 55 pour cent pour le marketing et la publicité.

Les réseaux sociaux étant l’un des canaux prioritaires d’investissement pour les e-commerçants, la continuité est de mise. 65 pour cent des répondants prévoient d’ailleurs des dépenses à la hausse dans ce domaine.

À moyen terme, les projets d’innovation devraient se concentrer sur le marketing prédictif (64 pour cent ont un projet en cours ou futur), l’accessibilité des sites (61 pour cent) ; l’unification des stocks (59 pour cent en hausse de neuf points) ; les retours en boîtes aux lettres (42 pour cent) et les colis connectés (40 pour cent). À l’inverse, l’intérêt pour les assistants vocaux et la réalité virtuelle continue de faiblir.

La baisse des risques de contaminations graves, réveillent une ancienne ambition du e-commerce, l’internalisation, qui revient à l’ordre du jour et les entreprises semblent prêtes à repartir à l’assaut de nouveaux marchés. Parmi les dirigeants interrogés, 85 pour cent estiment que leur chiffre d’affaires va croître à l’international d’ici deux ans, contre 73 pour cent l’année dernière. Ils ne sont ainsi que cinq pour cent à juger que celui-ci va diminuer. La volonté d’expansion à l’international s’affiche clairement comme une priorité pour les e-commerçants et témoigne du dynamisme des acteurs nationaux. Parmi les trois destinations privilégiées, on retrouve la Belgique, suivie de l’Espagne et de l’Italie.

Les inquiétudes liées aux évolutions politiques et économiques

L’actualité politique et économique est la principale source d’inquiétudes des dirigeants du e-commerce. Ils sont 70 pour cent à se déclarer très préoccupés par les tensions qui ont des conséquences sur les chaînes d’approvisionnement, et qui provoquent de fait une hausse des prix. La hausse des coûts de livraison, qui découle en partie de ces tensions, est la deuxième préoccupation majeure évoquée par 60 pour cent des e-commerçants. En troisième position, la baisse de la consommation des ménages liée à un pouvoir d’achat en berne est un enjeu évoqué par 57 pour cent des dirigeants.

Pour contrebalancer ces préoccupations, il y aussi des éléments positifs avancés par les répondants. Tout d’abord, 70 pour cent des sondés accueillent de manière très positive la croissance continue du nombre de cyberacheteurs leur permettant d’espérer de nouveaux débouchés. Deuxième motif d’optimisme, la progression exponentielle de l’internet mobile soulignée par 59 pour cent des dirigeants. À la troisième position, 51 pour cent jugent de manière très positive la digitalisation croissante des acteurs physiques.

À deux semaines de l’élection présidentielle, deux tiers des dirigeants estiment qu’elle aura un certain effet sur le e-commerce, mais 72 pour cent jugent que la campagne n’est pour l’instant pas à la hauteur des enjeux du secteur. Parmi les attentes des dirigeants vis-à-vis du futur Président de la République concernant le numérique et le e-commerce, figurent en tête l’accompagnement des entreprises en matière d’investissement et d’innovation (93 pour cent). Viennent ensuite la stabilité réglementaire (91 pour cent), l’allégement de la fiscalité (88 pour cent) et la cyber-sécurité (87 pour cent). Ils mentionnent également une attente grandissante en faveur d’une plus grande concertation avec les professionnels. À l’heure du bilan de l’action publique du quinquennat en matière de e-commerce, les efforts du gouvernement sont soulignés en comparaison avec le précédent quinquennat, notamment en matière d’accompagnement et de développement des startups (impact jugé positif par 54 pour cent des dirigeants, en hausse de 28 points), de transformation numérique des entreprises (42 pour cent ; en hausse de 25 points), ou encore dans le domaine de l’accompagnement du numérique au global (37 pour cent en hausse de 28 points).

Globalement, 88 pour cent des dirigeants se déclarent optimistes pour l’avenir de leur propre entreprise, un niveau similaire à 2020, année marquée par le début de la pandémie de Covid-19.

L’étude, réalisée par OpinionWay pour la Fevad et LSA, s’appuie sur une enquête réalisée auprès d’une centaine de dirigeants des principaux sites de e-commerce français. L’enquête a eu lieu du 14 février au 4 mars 2022 auprès d’un panel de 104 dirigeants de sites e-commerce. La Fevad précise également que deux tiers des réponses ont été reçues après le 24 février, date du début de l’invasion de l’Ukraine.

E-commerce
Etude
FEVAD