Mieux comprendre le passeport numérique des produits : TrusTrace dévoile son nouveau guide
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TrusTrace, plateforme de traçabilité et de conformité de la chaîne d'approvisionnement, vient de dévoiler son nouveau guide sur le passeport numérique des produits (DPP). Rédigé par une douzaine d'experts en la matière, ce guide donne des informations sur les objectifs et la méthode à suivre pour mettre en place le DPP.
Le passeport numérique des produits est en passe de devenir un document indispensable pour les acteurs de la mode. Le 23 avril 2024, le Parlement européen a adopté le règlement sur l'écoconception des produits durables (ESPR), qui exige que chaque produit textile vendu dans les pays membres de l'Union européenne soit « écoconçu » et doté d'un DPP. Une nouvelle réglementation qui devra entrer en vigueur entre 2026 et 2030.
Cela signifie que les entreprises textiles européennes, peu importe leur taille et leur chiffre d'affaires, devront rendre public un grand nombre de données et de chiffres. Une tâche qui peut sembler fastidieuse, mais qui, selon le guide « Unlocking DPP : The Why, What And How Of Digital Product Passports », répond exactement à « ce que l'industrie de la mode demande depuis des années, sans même le savoir ».
« Le règlement de l'UE sur l'écoconception et son passeport numérique pour les produits sont conçus pour offrir des conditions de concurrence équitables, avec des méthodes communes de mesure et de communication des efforts et de l'impact en matière de développement durable, ce dont l'industrie a besoin depuis longtemps », souligne le guide.
Le guide explique pourquoi et comment le règlement entend atteindre cet objectif, pourquoi il est essentiel de créer une économie circulaire, ce qu'impliquent l'ESPR et le DPP, et ce que cela signifie pour toutes les marques qui vendent des produits textiles en Europe. Il présente également les points de vue de marques telles que Marimekko, Kappahl et Ganni, ainsi que ceux de l'organisation internationale de normalisation GS1 et de la Textile Exchange.
« Il est facile de voir les obstacles et les incertitudes, mais nous devrions tous nous réjouir du changement de cap en matière de données qui se produira dans les années à venir. Plus vite vous vous préparerez à vous mettre aux normes, plus la transition se fera en douceur pour vous et votre clientèle. Ce guide est une excellente ressource pour commencer ce voyage et naviguer dans les incertitudes actuelles de la législation », ajoute M. Reffstrup.
Détruire les mythes
Le livre met aussi fin à certains mythes et idées fausses concernant le DPP, par exemple le fait qu'il s'agisse simplement d'un code QR attaché à un vêtement et d'une application. « Il comprend des informations numériques, des informations sur la nature du produit et un système numérique complet qui facilite l'accès aux données », précise l’ouvrage.
Un autre cliché consiste à croire que le DPP n'est qu'un dispositif de collecte de données concernant des produits spécifiques afin de permettre la réparation, le recyclage et l'engagement des consommateurs. Au contraire, « il s'agit d'un élément clé du plan environnemental et économique de l'ensemble de l'Union européenne, qui vise à assurer la croissance économique tout en réduisant l’impact sur l'environnement ». Le secteur textile européen est en déclin depuis un certain temps, et la stratégie textile de l'UE vise à le relancer, en le rendant plus rentable et en augmentant le nombre d'emplois qu'il génère.
Le DPP ne concerne pas uniquement les produits textiles ou la mode rapide en particulier. En fait, les produits textiles (c'est-à-dire tous les vêtements, articles ménagers et chaussures composés majoritairement de matières textiles) ne sont que l'un des 19 groupes de produits et l'un des 12 produits finis, tels que les cosmétiques, les meubles, les jouets et autres, pour lesquels l'UE exigera des DPP. « La Commission européenne considère que les produits textiles représentent la valeur de circularité la plus élevée parmi les produits concernés par les DPP, ce qui démontre le potentiel économique que l'on espère débloquer », explique-t-on dans le livre.
« Dans les années à venir, le DPP a le potentiel de créer plus de valeur ajoutée aux yeux des clients et de devenir une partie essentielle de l'histoire et du cycle de vie des produits », déclare Marjut Lovio, responsable du développement durable chez Marimekko, qui a partagé ses perspectives en matière de développement durable et de technologies de l'information dans le guide. « Nous pensons que ce guide peut aider l'industrie à évoluer vers des modèles commerciaux circulaires ».
La bonne nouvelle, c'est que les exigences en matière de données du DPP ne sont pas toutes nouvelles (ce qui est une autre idée reçue), mais que certaines réglementations européennes existantes, telles que « REACH » et l'étiquetage écologique de l'UE, répondent déjà en partie aux exigences en matière de données du DPP. Les marques disposent déjà de certaines de ces données et doivent simplement les intégrer dans le cadre des données et du système du DPP. C'est là que la section « Comment » du livre entre en jeu - elle propose un protocole que les marques peuvent suivre pour commencer à collecter les données du DPP et à configurer leurs systèmes numériques en vue de la mise en œuvre du DPP.
Qu'est-ce qu'un passeport numérique des produits ?
Le guide propose également une section « Quoi » qui explique ce qu'est le DPP, à savoir ses trois composantes principales : les données sur les produits, les identifiants uniques et le système informatique coopératif requis (pour le partage décentralisé des données). Une définition des supports de données tels que les étiquettes RFID, les codes QR, les étiquettes NFC et les marqueurs en filigrane, est particulièrement utile. Cette section présente également une description des personnes et des éléments concernés, ainsi que des données requises pour les systèmes informatiques.
« Les composantes opérationnelles et les exigences du DPP sont mal comprises, c'est pourquoi nous avons rejoint le projet “Trace4Value”. Nous avons acquis des connaissances inestimables - telles que la nécessité de fixer des normes concernant les données du DPP présentées aux consommateurs - et nous sommes fiers d'apporter notre contribution à ce guide, afin qu'il devienne une ressource complète sur les conditions requises pour se conformer à la nouvelle législation sur le DPP », déclare Sandra Roos, vice-présidente chargée du développement durable chez Kappahl.
Le « quand » des DPP - la raison pour laquelle les marques et les détaillants devraient commencer dès maintenant
La section « Quand » répond à la question de savoir quand le DPP sera introduit et appliqué. Elle présente aussi un aperçu du calendrier du DPP et des exigences relatives aux produits textiles dans le cadre de l'ESPR.
Alors que les exigences finales en matière de données, les normes de données, l'architecture et l'unification des systèmes informatiques ne devraient être décidés qu'en 2026, des « orientations concrètes » permettant aux marques et aux détaillants d'entamer la préparation du DPP sont déjà en place dans le cadre de l'ESPR. Le livre les encourage donc à commencer dès maintenant, en utilisant la section « Comment » précédemment mentionnée et surtout les résultats de l'étude pilote la plus récente et la plus complète sur le DPP textile qu'il contient.
Le livre « Unlocking DPP : The Why, What and How Of Digital Product Passports » est une ressource utile pour les marques et les détaillants qui souhaitent prendre une longueur d'avance sur le DPP et le mettre en œuvre avec succès. Le guide peut être téléchargé à partir du site web de TrusTrace. Par ailleurs, un séminaire en ligne est prévu le 13 juin, il permettra aux participants du projet pilote de partager leurs points de vue à ce sujet.
Cet article a initialement été publié sur http://FashionUnited.com . Il a été traduit et édité en français par Sharon Camara.