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Mutation(s): le R3iLab et Lectra se penchent sur la révolution digitale dans la mode

By Odile Mopin

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R3iLab

Quelles sont les prochaines mutations profondes attendues dans les industries de la mode et comment négocier les virages ? La question est au cœur de Mutation(s), l’événement réflectif en trois volets portés par le R3iLab entre mai et juin. Alors que le rachat de l’américain Gerber par le leader français des logiciels et solutions technologiques pour l’habillement Lectra vient d’être confirmé, Daniel Harari, PDG de Lectra a partagé ses réflexions sur l’industrie 4.0 lors du second chapitre de cet exercice de prospection.

Selon le chef d’entreprise, le grand enjeu à saisir reste, plus que jamais, la transformation durable, et les innovations technologiques servent cet objectif. « Nos solutions, logiciels et équipement sont propres car ils minimisent les déchets. Et favorise la fabrication à la demande, qui sera le grand business model de demain, car il réduit les stocks et les invendus. Or, la technologie fonctionne, mais les business models des groupes de mode sont à l’opposé de ce schéma de production. Combiner la production de masse, la fast fashion avec la fabrication à la demande, optimiser la production grâce aux algorithmes, voilà le véritable changement. Le luxe est particulièrement adapté à cette nouvelle chaine de valeur, car il maîtrise, du moins en partie, les quatre technologies clés à inscrire en haut de l’agenda des marques et fabricant de mode : le big data, le cloud, l’intelligence artificielle et l’internet des objets ».

Cette révolution digitale, prise dans sa globalité, mettra, selon l’entrepreneur, une trentaine d’années à se répandre en profondeur chez les acteurs français de la mode car « la remise en cause opératoire préalable n’est pas encore faite chez beaucoup d’industriels de la mode, contrairement à ce qui se passe dans le secteur automobile. Il y a beaucoup de choses à déconstruire. Toutefois, cette révolution bouleverse d’ores et déjà Lectra et ses concurrents. Nous pensons qu’il y aura de nouveaux entrants sur nos marchés, des consolidations, des restructurations, des changements profonds de modèles, et toutes les entreprises présentes sur ce secteur ne sont pas armées pour faire face à cette révolution. Nous avons entamé le virage vers l’Industrie 4.0 dès 2015 et nous savons combien cette transformation est difficile » a relevé le patron de Lectra.

L’IA, nourri par cet or noir qu’est la Data, reste la technologie la plus complexe à maîtriser. Car, encore faut-il savoir l’exploiter, identifier ses besoins. C’est dans cette optique que le R3iLab a lancé voici déjà deux ans un programme sur le long terme visant à infuser l’IA auprès des Pme d’’habillement. Baptisé Texia, ce programme construit avec l’appui de Cap Digital (Pôle de compétitivité et de transformation numérique), a marié des « couples » d’entreprises et de startups spécialisés. Les binômes (dont le fabricant vosgien Garnier Thibaud, le négociant en laine peignée Segard Masurel) apprennent ainsi à maîtriser les subtilités de l’analyse prédictive pour anticiper les cours de la laine, prévoir les défaillances et renforcer la maintenance, ou encore optimiser flux et logistique.

Il s’agit aussi, par ces parcours, de créer une dynamique auprès d’autres industriels.

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