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Nouveau plan social chez Quiksilver, qui change de pavillon

By AFP

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L'enseigne Quiksilver. Credits: GABRIEL BOUYS / AFP

Paris - Nouveau plan social et nouveau projet pour Boardriders: les marques du spécialiste des sports de glisse, dont Quiksilver, passent sous contrôle du groupe français Beaumanoir pour 15 ans en Europe de l'Ouest, avec au préalable la suppression d'un quart des 700 postes en France.

Cette reprise, assortie du maintien du siège européen de Boardriders à Saint-Jean-de-Luz, est "un mal pour un bien" pour la société éprouvée par plusieurs restructurations depuis 2013, a réagi mercredi Jean-François Irigoyen, maire de cette ville des Pyrénées-Atlantiques.

Les marques concernées (Quiksilver, Billabong, Roxy, DC Shoes, Element, RVCA) sont depuis 2023 la propriété du groupe américain Authentic Brands Group et le restent. L'accord sur quinze ans, signé mardi et annoncé mercredi, prévoit que le groupe breton de prêt-à-porter Beaumanoir (Cache Cache, Bréal, Bonobo, Morgan, Caroll, Sarenza, La Halle) gère "le design des pièces, la production et la distribution" en Europe de l'Ouest.

"Sur les 700 et quelque personnes travaillant au siège (européen) de Saint-Jean-de-Luz, nous tâchons d'en sauvegarder 500, n'ayant plus que le tiers de l'activité qui s'y faisait", a déclaré Roland Beaumanoir, fondateur du groupe, dans un entretien à l'AFP.

Il a concédé que Beaumanoir allait "porter le chapeau" d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) déjà programmé par Authentic Brands, un "événement un peu douloureux". "Ce PSE n'est nullement lié aux négociations avec le Groupe Beaumanoir", a insisté la communication de l'entreprise bretonne, qui évoque la "suppression de 164 postes" et la "création de 44 postes", soit un solde net de 120 postes supprimés. Le siège "ne sera pas rapatrié à Saint-Malo" (Ille-et-Vilaine), où Beaumanoir est basé, a promis son patron.

"Essayer de retrouver un équilibre"

Contactés par l'AFP, les élus du comité social et économique (CSE) de Boardriders ont souhaité ne "pas faire de commentaire". Jean-François Irigoyen se félicite pour sa part que le groupe malouin s'engage sur un projet de redressement sur plusieurs années. "C'est vrai qu'il y a des licenciements, mais qui étaient prévus avant la reprise par le groupe américain (Authentic Brands, NDLR)", a souligné l'élu. "C'est un mal pour un bien: on passe d'un fonds d'investissement à un gros groupe français familial."

"L'objectif, c'est essayer de retrouver un équilibre sur une échéance à cinq ans. Ils savent que ça ne va pas être facile, mais c'est une entreprise familiale qui a l'habitude de reprendre des entreprises. Ce sont des gens très sérieux", a-t-il estimé. Cette reprise doit marquer un nouveau départ pour Boardriders, déjà éprouvé par plusieurs plans sociaux et le décès de son patron emblématique Pierre Agnès en 2018.

Après 38 suppressions de postes en 2013, l'entreprise avait subi un nouveau plan de restructuration en 2016, puis 136 licenciements en 2019. "Nous sommes passés par une période très compliquée, de 2016 à 2023, alors que nous étions détenus par un fonds de retournement, dont l'optique n'était pas l'investissement pour faire grandir l'entreprise", a résumé Nicolas Foulet, président de Boardriders pour la zone Europe, dans un entretien au quotidien régional Sud Ouest.

"Réinvestir les centres-villes"

"On s'est recroquevillé sur nous-mêmes. Avec le groupe Beaumanoir, on va réinvestir les centres-villes que nous avions quittés", a souligné M. Foulet. Interrogée par l'AFP sur le sort du millier de salariés en magasins, la communication de Beaumanoir a précisé que le PSE "mené par Boardriders ne concerne que le périmètre du siège de Saint-Jean-de-Luz", tandis que "l'ensemble des emplois en magasins est sauvegardé".

Beaumanoir, dont le chiffre d'affaires atteignait 2 milliards d'euros en 2022, emploie plus de 15.000 personnes dans le monde et gère plus de 2.000 points de vente. En Nouvelle-Aquitaine, le secteur de la glisse est un gros pourvoyeur d'emploi et d'activité touristique, une "spécificité régionale" qui représentait, selon la Région, 1.400 emplois en 2020 parmi les équipementiers, fabricants de vêtements dédiés et distributeurs. La Nouvelle-Aquitaine revendique également 100.000 surfeurs chaque été sur son littoral. (AFP)

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