Paradigme : après la levée de fonds, le site mise sur son développement 

Trois ans après sa création, Paradigme passe à la vitesse supérieure. Après ses partenariats avec BHV et Showroomprivé, la plateforme de seconde main annonce une levée de fonds de 1,2 million d’euros. Elle prévoit de renforcer son équipe et de poursuivre son développement.

Sur la plateforme de Paradigme, on retrouve des vêtements et accessoires de seconde main pour femmes. Dans le catalogue, il y a des marques haut-de-gamme accessible telles que Sézane, Ba&sh ou encore Maje « Nous proposons aux clientes de revendre leurs articles en échange de cartes-cadeaux. Ces bons peuvent être utilisés pour acheter des pièces de seconde main, avec les milliers de pièces disponibles sur notre site. Il est aussi possible de les utiliser pour acheter des articles neufs chez nos partenaires », explique à FashionUnited, Vincent Huché-Deniset, cofondateur de Paradigme. Parmi la vingtaine de partenaires du site de seconde main, il y a la Petite Mendigote et Inès de la Fressange. Si la plateforme se réjouit d’avoir une vingtaine de partenaires aujourd’hui, elle reconnaît avoir gagné leur confiance de manière progressive. « Nous avons d'abord lancé une plateforme test, il y a trois ans. À l’époque, il y avait quatre ou cinq marques qui nous faisaient confiance et petit à petit, nous avons pu étoffer notre offre », explique Vincent.

Une expertise au service des marques

En plus de son offre B2C, Paradigme propose une expertise aux marques qui souhaitent se lancer dans la seconde main. « Nous sommes en charge de la partie technique. Les marques partenaires bénéficient de notre expertise qui est alors adaptée à leurs besoins. Un onglet dédié à la seconde main est créé, avec leurs couleurs, leur logo, etc. », explique l’entrepreneur.

Le petit plus de cette collaboration, une large offre d’articles de seconde main mis en vente. « Nous proposons à nos partenaires de collecter des articles de leur marque et aussi de toutes les marques que nous revendons. Ce système est un moyen de fidéliser la clientèle et d'aller chercher des nouvelles clientes. Si cela passe par d’autres sites de revente C2C, les marques n’en bénéficient absolument pas », ajoute-t-il.

Un système dont l’équipe se dit très fière : « Cette idée fonctionne très bien. Nous avons observé une hausse des articles collectés depuis le lancement de cette option, il y a un an. Cela nous a aussi permis d’aller démarcher des multimarque par la suite », informe le cofondateur. Paradigme s’est alors rapproché de Showroomprivé et BHV avec qui elle collabore depuis.

« Avec ces deux acteurs importants de la mode, nous pouvons proposer des cartes cadeaux avec des offres plus variées. Pour ces entreprises, c’est un moyen d’intégrer le marché de la seconde main avec un partenaire qui maîtrise le segment et ainsi pouvoir s'insérer facilement dans cette dynamique », analyse le cofondateur de Paradigme. Pour la cliente, il estime que l’avantage se situe au niveau du gain de temps, notamment : « Tout est centralisé au même endroit. Les revendeuses peuvent proposer leurs articles de seconde main, avoir une estimation du prix puis recevoir leur carte-cadeau. Elles devront par la suite expédier la pièce. Nous sommes chargés de la réception, la mise en vente sur le site et de l'envoi à l’acheteuse », détaille Vincent.

Une levée de fonds pour poursuivre le développement

Trois ans après sa création, Paradigme est désormais prêt à passer à l’étape supérieure.« Nous voulions valider un modèle solide, avec des partenaires de qualité, avoir un chiffre d’affaires convenable avant d’envisager la prochaine étape. Il a fallu se serrer la ceinture pendant deux ans, se concentrer sur l’essentiel afin de bâtir une base solide. À présent, Paradigme va pouvoir recruter des collaborateurs à des postes stratégiques : la logistique, les opérations et aussi la prospection », explique le co-fondateur.

À long terme, Paradigme ambitionne aussi d’élargir son offre : « Le marché de l'homme en seconde main est un peu compliqué. Il y a beaucoup moins de marques, car les habitudes sont différentes. Un homme va acheter des pièces plus intemporelles, qu'il va utiliser, parfois jusqu'à l'usure. Sur l'enfant, il y a d’autres enjeux au niveau du stockage par exemple. Concernant le luxe, nous aimerions en proposer, mais il y a des facteurs importants qui entrent en jeu : la certification, la conformité, le stockage... », observe-t-il.

L’ambition de deux frères

À l’origine de Paradigme, il y a deux frères, Fabien et Vincent Huché-Deniset. S’ils ne sont pas issus du milieu de la mode, ils nourrissent cette passion depuis plusieurs années.

« Je me suis lancée dans cette aventure juste après mon master en management. J’ai fait mon mémoire de fin d’études sur les nouveaux enjeux dans la mode, l'upcycling, la seconde main, la location, etc, pour justement creuser ce sujet. Mon frère, Fabien, est diplômé de HEC. Après ses études, il a rejoint un cabinet de conseil qui accompagne des entreprises dans l’amélioration de leurs stratégies. Il a travaillé avec plusieurs marques qui évoluent dans le retail et le luxe. Nous avons vite senti qu’il y avait un besoin à combler », raconte Vincent.

En plus de la France, Paradigme est disponible dans dix pays européens dont la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne et l’Espagne. La plateforme est accessible en trois langues, le français, l’anglais et l’allemand.