Plaintes contre des groupes d'habillement qui produisent en Birmanie
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Genève - La confédération internationale des syndicats de l'industrie a annoncé mercredi avoir déposé des plaintes contre trois grands groupes d'habillement - Next, New Yorker et LPP - leur reprochant de s'approvisionner en vêtements en Birmanie, où la junte au pouvoir est accusée de graves violations des droits humains.
La confédération IndustriALL Global Union, basée en Suisse, a déclaré dans un communiqué avoir déposé, avec deux syndicats interdits de Birmanie, CTUM et IWFM, des plaintes contre les groupes britannique Next, polonais LPP et allemand New Yorker, les accusant d'avoir enfreint les lignes directrices internationalement reconnues en matière de conduite responsable des entreprises. Les entreprises n'ont pas réagi dans l'immédiat.
Les principes directeurs de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) appellent les multinationales à agir de manière éthique et responsable en ce qui concerne les droits humains et les droits des travailleurs, a souligné IndustriALL.
Selon cette organisation - une faîtière représentant quelque 50 millions de travailleurs par l'intermédiaire de plus de 600 syndicats affiliés - l'industrie du textile et de l'habillement est devenue un moyen important pour la junte birmane "d'injecter de l'argent étranger dans une économie qui s'effondre".
"La junte militaire birmane a interdit les syndicats et arrêté les dirigeants syndicaux", rappelle l'organisation, insistant sur le fait qu'"il n'y a pas de liberté d'association" et que "les syndicats et les autres organisations de travailleurs ne peuvent pas fonctionner". La plainte, déposée auprès des points de contact nationaux de l'OCDE en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Pologne, où les trois entreprises ont leur siège social, ainsi qu'aux Pays-Bas, fait état de graves violations des droits des travailleurs et d'un effondrement des salaires.
"Les marques qui restent en Birmanie bénéficient d'un environnement de peur, de travail forcé et d'exploitation", déclare Atle Hoie, secrétaire général d'IndustriALL, dans le communiqué. "Il existe de nombreux rapports détaillés sur les violations massives des droits des travailleurs". IndustriALL fait campagne pour que les marques se désinvestissent de ce pays d'Asie du Sud-est.
En 2022, les discussions qu'elle a menées avec plusieurs grandes marques de vêtements ont abouti à un accord sur le désengagement d'entreprises telles que H&M, Primark et Lidl. "Il existe des preuves significatives de violations systématiques des droits des travailleurs et les marques qui restent en Birmanie ne peuvent pas prétendre ignorer ces abus", estime M. Hoie. (AFP)