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Quel avenir pour la marque Camaïeu ?

By Julia Garel

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MAUD DUPUY / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

L’histoire de Camaïeu va-t-elle se poursuivre ? Les industriels Karine Renouil-Tiberghien et Arnaud de Belabre prévoient en tout cas de lui écrire une suite en tentant, en décembre prochain, de racheter son nom.

L’enseigne d’habillement français Camaïeu approchait les 40 ans lorsqu’elle a été liquidée en septembre 2022. Reprise deux ans plus tôt par la FIB (Financière Immobilière Bordelaise), cette entreprise de distribution de prêt-à-porter féminin n’est pas parvenue à surmonter la concurrence des poids lourds de la fast-fashion et des ventes en ligne. Mais si aujourd’hui les magasins Camaïeu ont fermé, le nom de la marque, lui, est toujours vivant et sera mis aux enchères fin décembre.

C’est là qu’entrent en jeu Karine Renouil-Tiberghien et son associé Arnaud de Belabre, qui ont ensemble repris Les Manufactures de Layette (Pau), Jean Ruiz (Roanne) et Marcoux Laffay (Sainte Agathe La Bouteresse). Leur projet désormais : acquérir la marque Camaïeu pour proposer au plus grand nombre des articles faits en France.

Camaïeu Made in France

En rachetant Les Manufactures de Layette il y a sept ans, ces deux industriels ont démontré que les produits tricotés pouvaient très bien être réalisés en France. Réaliser l'étape du tricot à l'étranger a été « une grosse erreur d’aiguillage », explique par téléphone Karine Renouil-Tiberghien. « Ça coûte beaucoup plus cher d’assembler en France ce qui a été tricoté, mais le tricotage en lui-même, il n’y avait pas de raison qu’il parte. »

Aujourd’hui, les produits conçus par les manufactures de Karine Renouil-Tiberghien et Arnaud de Belabre sont vendus dans la grande distribution, chez Monoprix, Leclerc, ou encore Super U et Kiabi. Le duo est ainsi parvenu à démontrer que le Made in France n’était pas réservé au luxe et qu'elle pouvait s’appliquer à la grande distribution grâce aux volumes que celle-ci nécessite.

Avec le rachat de Camaïeu, c’est un nouveau défi que le binôme souhaite relever. Karine Renouil-Tiberghien explique : « Là, on a envie de prouver un truc encore plus fou. C'est-à-dire qu’on prend une enseigne cataloguée comme grande distribution, et on la transforme de la fast fashion vers le Made in France. On a envie de prouver que c’est possible. »

Si la difficile étape de la vente aux enchères est un succès pour les industriels, « le projet se fera sur le long terme », souligne la dirigeante. « On aura comme objectif d'offrir au plus grand nombre du Made in France avec une enseigne qu’ils connaissent bien, Camaïeu, et qui aura des produits exclusivement Made in France ». Des pièces en tricot pour commencer, puis en chaîne et trame par la suite, via des partenariats avec d’autres manufactures françaises.

Camaieu