RD Groupe s’épanouit sur des marchés de niche

RD Groupe (comme Rugby Division), c’est le pari de Frédéric Cervelon, fan de rugby et catalan de son état. Fondé en 2010, RD groupe se spécialise dans les marques lifestyle urbaines à forte identité. Basé par Perpignan, la petite structure de Frédéric Cervelon adopte une approche singulière, loin de la standardisation. RD Groupe se voit comme un développeur de marques.

Actuellement dans son portefeuille, Rugby Division, Kepper et Terrot. La première est née en 2010 avec le groupe. Son Adn est à rebours de l’image classique des grandes marques de rugby. Il s’agissait de « bousculer l’univers très classique des marques lifestyle inspirées du rugby » explique son fondateur. Rugby Division se porte dans mais aussi hors du stade, composant un vestiaire de polos, de tee-shirts aux motifs décalés, de pantalons et de pièces en molleton et en maille. La gamme est distribuée par Gilbert, le leader des ballons de rugby, et vendue dans environ 150 points de vente en France, majoritairement chez Sport 2000 et Go Sport.

Au contraire de son aînée, Kepper, marque de streetwear axée sur le skate, a fait l’objet d’une relance. RD Groupe l’a exhumé des années quatre-vingt, où elle connut son heure de gloire avec son personnage ludique glissant sur sa plange de skate ou de snowboard. Pour la petite histoire, elle a été fondée par une famille marseillaise, ex-associés de Kulte, les Tejedor, importateurs de Levi’s en France à l’époque.

« C’était la grande époque de Blanc bleu et Poivre blanc, et ces marques reviennent à la mode comme avant elles Fila et Ellesse », souligne Frédéric Cervellon. Pour ressusciter Kepper, Frédéric Cervellon s’est associé avec les fils Tejedor, qui ont repris la direction artistique. « Nous sommes des marketeurs, des développeurs, bien avant d’être des stylistes. Nous créons des marques de sporswear urbain, que nous propulsons sur des marchés de niche », explique le dirigeant. La stratégie pour le label étant de cibler les boutiques pointues suivis par les réseaux sociaux et de miser sur le rôle des influenceurs.

RD Groupe développe et relance des marques urbaines

Terrot, enfin, le dernier bébé de RD groupe, a repris le nom d’une marque de moto qui équipait l’armée française pendant la seconde guerre mondiale. Un nom qui reste incônique dans l’univers de la moto et dont Frédéric Cervelon exploite aujourd’hui les droits. La gamme urbaine joue les visuels décalés dans un esprit motard. « Une histoire vraie, une iconographie exceptionnelle, de la passion, du Made in Europe, une force commerciale externalisée mais très motivée, la Maison Clothes, des produits ultra qualitatifs à une prix abordables, Terrot a beaucoup d’atouts pour percer. Pour relancer la marque, nous ne nous sommes basés sur rien : pas d’analyses, ni d’études de marché. Nous voulions juste amener des choses différentes que l’on ne trouve pas partout. On peut penser que c’est déraisonnable mais on souhaite éveiller le sentiment de révolte contre le standard basique et qu’au final, chacun puisse afficher sa personnalité, sa différence », résume Frédéric Cervelon. Pour le moment, une trentaine de points de vente ont adopté la marque tricolore originaire de Dijon.

Pour être plus réactif, RD Groupe a adopté un modèle en circuit court. Logique, pour une société qui se bat sur le terrain de la petite et moyenne série. Les produits sont réalisés en Portugal, mais l’entreprise a racheté voici deux ans un atelier spécialisé dans la sérigraphie pour réaliser des séries de proximité made in France. L’Atelier, comme il a été simplement baptisé, brode en sous-traitance et se consacre par ailleurs aux trois labels du groupe.

photo : Terrot, l’Atelier de RD Groupe