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Retour sur les péripéties de LVMH et Tiffany

By AFP

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Paris - Le géant français LVMH et le joaillier américain Tiffany convoleront enfin le 7 janvier, au terme de fiançailles agitées par de multiples péripéties judiciaires et politiques, qui ont failli compromettre cette opération record dans l’industrie du luxe.

“C’est un épilogue heureux. Tout se termine bien même si on est passé par des hauts et des très bas, et que les fiançailles ont été tumultueuses”, a résumé jeudi à l’AFP Arnaud Cadart, gérant de portefeuilles chez Flornoy & Associés, au lendemain du feu vert des actionnaires de Tiffany pour un rachat à 15,8 milliards de dollars.

“C’est le plus gros chèque de l’industrie du luxe”, met en avant l’expert. L’autorisation de l’assemblée générale des actionnaires de Tiffany était l’ultime étape à franchir avant la finalisation du mariage, qui interviendra le 7 janvier, a annoncé jeudi matin le groupe de Bernard Arnault. La publication des bans date d’il y plus d’un an, en novembre 2019, lorsque LVMH, numéro un mondial du luxe aux quelque 70 maisons (dont Louis Vuitton, Dior, Hennessy, Dom Perignon) et Tiffany, célèbre joaillier new-yorkais immortalisé dans le film “Breakfast at Tiffany” avec Audrey Hepburn, avaient annoncé un accord à 16,2 milliards de dollars.

A l’époque, le contexte économique est porteur, les indicateurs sont au vert, mais tout va être balayé quelques semaines plus tard par l’épidémie de Covid-19, qui contraint à fermer les boutiques et stopper le tourisme international, et qui plonge la planète dans l’incertitude.

Au plus fort de la crise sanitaire, Tiffany annonce une perte beaucoup plus importante qu’attendue, de 65 millions de dollars pour les mois de février, mars et avril, mais décide malgré tout de distribuer des dividendes substantiels. Amplifié par des rumeurs de marché, le doute s’installe alors sur la finalisation du mariage, ainsi que sur le maintien du prix d’achat initial. Le coup de tonnerre intervient en septembre : LVMH dit n’être “plus en mesure” de racheter “en l’état” le joaillier, évoquant “une succession d’événements de nature à fragiliser l’opération”.

Irréconciliables ?

Le géant du luxe évoque en particulier “une lettre du ministre (français) de l’Europe et des Affaires étrangères (Jean-Yves Le Drian, NDLR) qui, en réaction à une menace de taxes sur les produits français formulée par les Etats-Unis, demande au groupe LVMH de différer l’acquisition de Tiffany au-delà du 6 janvier 2021”. Le joaillier annonce immédiatement qu’il attaque LVMH en justice aux Etats-Unis, l’accusant d’avoir fait traîner des démarches réglementaires. “Mauvaise foi”, rétorque publiquement Jean-Jacques Guiony, directeur financier de LVMH : le groupe contre-attaque devant la même juridiction américaine, et la date pour un procès est fixée au 5 janvier 2021.

“A un moment, on aurait pu penser que ce soit irréconciliable car c’est allé très loin, ça a tapé tellement fort. Mais le pour et le contre ont aussi été pesés” par les deux parties, Tiffany pouvant craindre de “rester isolé dans un environnement compliqué” et LVMH se retrouvant face “au risque financier de devoir régler une amende” en cas de rupture de l’accord, estime Arnaud Cadart.

De fait, fin octobre, les deux groupes décident de recoller les morceaux, annonçant un prix revu en baisse de quelque 425 millions de dollars et l’abandon des procédures judiciaires. Bernard Arnault s’était à cette occasion déclaré “plus que jamais convaincu du potentiel formidable de la marque” Tiffany. “C’est une icône de l’Amérique qui devient un peu française” et LVMH a “l’ambition de la faire briller, avec tout le soin et toute la détermination que nous avons su déployer pour toutes les maisons qui nous ont rejoints au fil de notre histoire”, expliquait-il déjà en novembre 2019 à l’AFP. (AFP)

Crédit : Tiffany Facebook

LVMH
Tiffany & Co.