Retraites : la Fédération Nationale de l’Habillement prend la parole
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Le sujet des retraites ayant envahi l’espace médiatique, nous avons demandé à Étienne Djelloul, vice-président fédéral de la Fédération Nationale de l’Habillement, président de branche et président de la FNH Normandie, de nous informer sur le régime de retraites des commerçants indépendants.
« La FNH représente 30 000 commerces indépendants du prêt-à-porter, soit 70 000 salariés, et 13 000 boutiques mono employeurs. Les chefs d’entreprise sont des TNS (Travailleurs Non Salariés). Ils ne bénéficient pas du régime général de la sécurité sociale mais cotisent à l’Ursaff, via le CPRSTI * », rappelle Étienne Djelloul. « Il ne faut jamais oublier qu’avant les modifications de ces deux dernières années (Ursaff, TNS…), nos régimes étaient à l’équilibre. Depuis, nos cotisations ont augmenté pour une prise en charge sur la question des retraites à l’identique.
Désormais, nous pouvons bénéficier de l’allocation-chômage mais, de fait, nos cotisations ont augmenté de plus de 10 pour cent, et l’indemnisation retraite est toujours a minima. Les détaillants indépendants cotisent quasiment à fonds perdu. Ils sont les premiers à se construire des retraites par capitalisation, sur leurs fonds propres auprès des assurances privées, ce qui ne pose aucun problème pour ceux qui peuvent le faire. S’ils ne le font pas, nous constatons un faible niveau de revenu en retraite. Ce phénomène sera certainement amplifié du fait du Covid, car beaucoup de TNS ont privilégié les règlements de leur salarié ou fournisseurs, en s’excluant de leur cotisation a minima. »
La FNH revendique une retraite pour les commerçants indépendants qui corresponde aux cotisations versées
Le vice-président fédéral de la Fédération Nationale de l’Habillement précise que la position de la branche textile/habillement est la même que la CPME (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises) : « Nous demandons que la redistribution corresponde aux cotisations versées. C’est un fait entendu par le gouvernement, mais il n’est pas traité. Notre lobbying se fait mais, dans l’environnement économique actuel, le TNS pèse peu Après les Gilets Jaunes, les grèves, les fermetures dues à la Covid et les nouveaux mouvements sociaux qui s’installent pour contrer la réforme des retraites, de nombreux chefs d’entreprise ne se rémunèrent plus. Je suis extrêmement malheureux quand je vois qu’ils doivent rembourser les PGE et préfèrent payer leurs salariés plutôt que de se rémunérer… Ça commence à devenir compliqué ».
*À propos du CPRSTI (régional) et CPSTI (national) : l’action sociale du CPSTI vise à soutenir les travailleurs indépendants qui rencontrent des difficultés liées à leur santé, à la conjoncture économique ou à un sinistre. Elle inclut un accompagnement au départ à la retraite (ADR). Pour bénéficier de ce dispositif, les travailleurs indépendants doivent en faire la demande auprès de leur Urssaf.