Richemont : chiffre d'affaires en hausse de 10% au 3e trimestre à 6,15 milliards d'euros
16 janv. 2025
Zurich - La faible demande en Chine n'a pas empêché le groupe suisse Richemont d'afficher de solides ventes trimestrielles qui ont surpris les investisseurs, avec une croissance à deux chiffres sur d'autres marchés grâce à la joaillerie, faisant bondir l'ensemble des valeurs du luxe en Bourse.
Pour son troisième trimestre décalé, qui s'étale entre octobre et décembre, le groupe propriétaire de la maison Cartier a dévoilé un chiffre d'affaires bien meilleur qu'attendu, en hausse de 10% sur un an, à 6,15 milliards d'euros, a-t-il indiqué dans un communiqué.
Le groupe a ainsi largement dépassé les prévisions des analystes interrogés par l'agence suisse AWP qui l'attendaient en moyenne à 5,59 milliards d'euros. Le groupe genevois a ainsi créé la surprise alors de nombreux investisseurs se montraient très prudents pour le secteur du luxe dans son ensemble compte tenu des difficultés en Chine. La demande y pâtit depuis des mois du ralentissement de la croissance économique, de la crise de l'immobilier et du chômage des jeunes.
En Bourse, le titre s'envole, gagnant 14,99% à 159,90francs suisses vers 16H05 GMT, alors que le SMI, l'indice de référence de la Bourse suisse, était en hausse de 0,80%. Ces ventes du troisième trimestre ont "clairement battu les prévisions", ont réagi les analystes de Jefferies dans un commentaire boursier, la question étant de savoir comment ces chiffres "se traduisent pour ses concurrents". Car cette forte hausse durant ce trimestre qui englobe la période des fêtes tient en grande partie à une performance "remarquable" dans la joaillerie, soulignent-ils.
Ventes "spectaculaires"
Cette activité qui contribue à la plus large part de son chiffre d'affaires a vu ses ventes bondir de 14% par rapport à la même période un an plus tôt, compensant largement une baisse de 8% des ventes dans l'horlogerie.
La croissance dans la joaillerie a été portée par la demande en particulier sur le continent américain et en Europe, a détaillé le groupe également propriétaire des marques Van Cleef & Arpels, Buccellati et Vhernier. Le groupe met en avant "le vif succès" de nouveautés, "en particulier durant la période des fêtes".
"Les chiffres parlent d'eux-mêmes", juge de son côté Jean-Philippe Bertschy, analyste chez Vontobel. Dans une note de marché, il qualifie ces ventes trimestrielles de "spectaculaires", estimant que "malgré la situation difficile en Chine et dans les montres", Richemont "n'a jamais été aussi fort".
En Europe, ses ventes ont bondi de 19% hors effets de changes grâce à la demande au niveau local mais aussi à celle venant des touristes en particulier en provenance d'Amérique du Nord et du Moyen-Orient. Elles se sont également accrues de 22% sur le continent américain, de 20% au Moyen-Orient et Afrique et de 19% au Japon qui est comptabilisé séparément du reste de l'Asie.
En Asie, ses ventes ont chuté de 7%, lestées par une baisse de 18% en Chine, Hong-Kong et Macao. Les autres marchés asiatiques se sont en revanche améliorés, a souligné Richemont qui reconnait que la demande reste "faible" en Chine.
M. Bertschy note toutefois "des signes de stabilisation" en Chine, même si la situation y est "toujours fragile". Sur la première moitié de l'exercice, les ventes de Richemont y avaient accusé une baisse beaucoup plus marquée de 30%, a-t-il rappelé.
Dans un rapport publié mi-novembre, le cabinet Bain & Company avait noté qu'une partie des consommateurs de produits de luxe a réduit ses achats en 2024 face aux incertitudes économiques et aux vagues d'augmentations de prix dans le secteur. Mais des poches de croissance subsistent, entres autres dans les parfums et la haute joaillerie, avait souligné le cabinet.