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Richemont : les ventes annuelles atteignent plus de 19,9 milliards d'euros

Zurich - Le géant suisse du luxe Richemont, qui a publié vendredi des ventes annuelles record, mise sur un retour graduel des touristes chinois en Europe après un vif rebond de ses ventes en Asie au cours des trois derniers mois.

Le groupe propriétaire notamment de la maison de joaillerie Cartier a publié un chiffre d'affaires meilleur qu'attendu pour son exercice 2022/2023 décalé (clos au 31 mars), en hausse de 19 pour cent à plus de 19,9 milliards d'euros grâce au retour des touristes américains et du Moyen-Orient en Europe, indique-t-il dans un communiqué.

Par comparaison, les analystes interrogés par l'agence suisse AWP l'attendaient en moyenne sur 19,5 milliards d'euros. Mais le groupe a également enregistré un net rebond de ses ventes en Asie entre janvier et fin mars après une chute au trimestre précédent en raison de la hausse des infections en Chine qui avait aussi touché son personnel et l'avait contraint à fermer des boutiques ou à réduire leurs horaires d'ouverture.

Entre janvier et fin mars, le groupe a vu ses ventes rebondir en particulier en Chine, à Hong Kong et à Macao, indique-t-il dans le communiqué. "Nous voyons des voyageurs individuels", a expliqué Johann Rupert, son président, lors d'une conférence téléphonique, mais "nous ne voyons pas encore de signes de groupe de touristes chinois", a-t-il ajouté. Et cette reprise des voyages "ne se fait pas encore ressentir en Europe", a-t-il précisé, même les consommateurs chinois commencent à nouveau à prendre des vacances dans d'autres parties d'Asie.

"Je ne pense pas que ce vent va nous porter durant l'été", a-t-il précisé tout en restant confiant à plus long terme sur le retour des chinois en Europe.

Connu pour sa très grande prudence dans ses prévisions, M. Rupert a toutefois dit s'attendre à "une reprise significative des déplacements des voyageurs chinois" et estime que le groupe est "bien positionné" pour affronter "la volatilité économique et l'incertitude politique" qui devraient "continuer à influer sur l'environnement commercial".

Bond de la joaillerie

À 7H58 GMT, l'action bondissait de 5,89 pour cent à 158,25 francs suisses, devançant nettement le SMI, l'indice de référence de la Bourse suisse, en hausse de 0,49 pour cent. Dans le détail, ses ventes dans la joaillerie, sa plus grosse division, se sont accrues de 21 pour cent durant l'exercice, et de 13 pour cent dans sa division horlogère qui englobe notamment les marques Piaget, IWC et Jaeger-LeCoultre. Ses autres activités, qui regroupent les stylos Montblanc, la griffe de mode Chloé et les sacs à main Delvaux, ont elles vu leur ventes augmenter de 19 pour cent.

Ses ventes en Europe ont augmenté de 31 pour cent sur un an hors effets de changes, le groupe mettant en avant la bonne tenue des affaires en France, en Suisse et en Italie dans cette région qui a contribué à 22 pour cent de ses ventes annuelles. Ses ventes dans la zone Asie-Pacifique, qui avaient souffert de la politique zéro Covid en Chine, sont repassées en terrain positif au dernier trimestre, terminant l'exercice sur une hausse symbolique de 1 pour cent.

Dans la zone Amériques, ses ventes se sont encore accrues de 14 pour cent malgré une croissance plus modérée durant la seconde moitié de l'exercice, une partie des clients américains faisant plutôt leurs achats lors de leur déplacement à l'étranger afin de profiter de la force du dollar.

Comme prévu, son bénéfice net annuel a fortement chuté en raison de la transaction avec la plateforme Farfecth concernant ses activités dans la vente en ligne. L'impact a toutefois été plus marqué qu'attendu. Son bénéfice net a dégringolé de 86 pour cent à 301 millions d'euros, alors que les analystes l'attendaient en moyenne à 640 millions d'euros. Pour les activités conservées, son bénéfice net a cependant grimpé de 60 pour cent, à 3,9 milliards d'euros.

"Cartier n'est pas à vendre"

Interrogé sur les rumeurs d'un possible intérêt de son concurrent français LVMH, le numéro un mondial du luxe, le président de Richemont n'a pas souhaité faire de commentaire tout en rappelant que le groupe fait régulièrement l'objet de bruits de marché. Il y a deux ans, les rumeurs portaient sur un intérêt de Kering, a rappelé M. Rupert.

"Cartier n'est pas à vendre", a-t-il toutefois tranché. Pour renforcer la joaillerie, Richemont compte ouvrir deux nouveaux ateliers en France pour sa marque Van Cleef & Arpels, dans la Drôme et le Puy-de-Dôme. Le groupe a également un projet d'atelier pour sa marque de sac à main Delvaux "près de Saint-Etienne", a précisé Jérôme Lambert, le directeur général du groupe, lors de la conférence téléphonique.

Mi-avril, le groupe LVMH a fait état d'un bond de 17 pour cent de ses ventes au premier trimestre, entre autres grâce à la reprise en Chine. Les ventes trimestrielles de la Maison Hermès ont quant à elles grimpé de 22 pour cent après ce que le groupe a qualifié de "très bon" Nouvel an chinois. (AFP)


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