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Rôle Modèle : la Fédération du Prêt-à-Porter Féminin valorise les marques auprès des investisseurs

By Odile Mopin

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« Si on m’avait dit voici une quinzaine d’années que j’irai parler de mode dans l’enceinte de l’ancien parti communiste français, j’aurais pensé que j’étais dans la quatrième dimension » a lancé en préambule à cette journée de talks Clarisse Reille, directrice générale du DEFI.

C’est effectivement sous la coupole blanche de l’ancien siège du PC, (aujourd’hui espace Niemeyer) signé Oscar Niemeyer, l’un des pères de l’architecture moderne que s’est déroulée cette journée organisée par la Fédération de la mode féminine. Son objectif, donner une visibilité positive de l’attractivité de la filière et attirer des investisseurs.

Revenait donc à l’organisme de financement du secteur, le DEFI, de cadrer le décor. Clarisse Reille a rappelé quelques fondamentaux : le secteur de la mode et du luxe pèse 154 milliards d’euros, dont 36 milliards sont réalisés à l’export, générant un million d’emploi, directs et indirects confondus. Et c’est le luxe français qui continue de produire les meilleures performances : les groupes leaders français générant 83 milliards d’euros de chiffre d’affaires et contribuant, hors Chanel qui n’est pas une entreprise cotée en Bourse, à 56 pour cent de la valeur du CAC 40 avec 830 milliards de dollars de capitalisation boursière.

La directrice évoqué a rappelé la force de frappe de l’écosystème mode : rappelant que les Fashions Weeks parisiennes sont plus internationales que celles des autres capitales de mode, attirant plus de la moitié de marques étrangères contre 11 pour cent à Londres et 15 pour cent à Milan. Soulignant, aussi, l’impact financier de ces événements (six sessions par an), doublés de plateformes virtuelles, plus de 300 millions d’euros générés à l’été 2019, notamment.

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Diversité et force de frappe du secteur

Au-delà de l’aspect économique, Clarisse Reille a aussi salué la richesse et la diversité de la palette française, un paysage extrêmement varié, multipliant les modèles : du luxe donc, aux marques patrimoniales et grand public fabriquant encore partiellement en France (Aigle), aux fortes velléités de relocation de certains grands distributeurs français (Fashion Cube) en passant par de plus jeunes acteurs aujourd’hui incontournables sur le Made in France comme les jeans 1083. Sans oublier évidemment les « blockbusters » types SMCP, Ba&Sh, et le renouveau de la création à succès : Jacqemus, Officine Générale, etc. « Une palette unique au monde », a-t-elle souligné.

Pour autant le satisfecit n’est pas total : l’Europe prend du retard sur la reprise générale après le choc de la crise sanitaire. Selon le rapport 2022 de Business of Fashion, l’Asie et l’Amérique du Nord s’apprêtent voire sont revenus aux niveaux d’avant 2019, ce qui n’est pas encore le cas du Vieux Continent, et notamment de la France.

L’heure est également à la transformation des modèles, aux grands défis à surmonter. Au 1er janvier 2022 la destruction par incinération des invendus non alimentaires sera interdite, comme le stipule la loi AGEC. Se pose donc, de façon encore plus pressante et légitime qu’auparavant, l’enjeu de la proximité, du sourcing local : produire moins, davantage à la demande et avec plus de réactivité. « Dans le secteur de l’habillement, a souligné Clarisse Reille », seuls 40 pour cent des produits sont vend à prix pleins. C’est une pure hérésie économique ».

On ne présente plus l’opportunité du marché de la seconde main qui devrait selon une étude de Bain & Company, représenter 77 milliards de dollars dans le monde d’ici 2025. La prise en main par les marques est en marche.

La digitalisation des entreprises est un autre marqueur fort de l’évolution du secteur. Bien au-delà du e-commerce, il s’agit pour les marques et distributeurs de mettre en place une logistique plus efficace et ajustée, d’augmenter l’expérience client via l’analyse de la data, et encore de mettre en place les « passeports digitaux, véhicules de transparence, d’unicité et de traçabilité : deux dirigeants de grandes marques sur cinq commenceront à la mettre en place en 2022, selon les données du DEFI et de la Fédération.

Le sujet des Metavers, qui puisent leur source dans le gaming, va également monter en puissance, comment pourrait-il en être autrement quand on recense 3 milliards de gamers dans le monde. Sur la plateforme de jeu Roblox, un utilisateur sur cinq dépense déjà pour habiller leurs avatars. Des opportunités marketing dont, en pionnières, les marques de luxe comme Gucci, Prada, ou Louis Vuitton ont ont déjà commencé à s’emparer.

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