Superdry bondit de plus de 80% sur la perspective d'un rachat
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Londres - La marque de vêtements britannique Superdry, frappée par des ventes en berne et dont la valeur en Bourse a fondu ces dernières années, bondissait de plus de 80% vendredi matin à Londres sur la perspective d'un rachat.
Le directeur général Julian Dunkerton, "explore la possibilité de faire une offre" de rachat et il "est engagé dans des discussions avec des partenaires financiers potentiels dans le but d'examiner des options (...) qui peuvent inclure une éventuelle offre en espèces pour la totalité du capital", a indiqué Superdry dans un communiqué.
L'entreprise a formé un comité indépendant qui "a fourni des informations supplémentaires limitées à Julian Dunkerton et aux sponsors potentiels afin de faciliter l'exploration plus approfondie d'une offre", mais "il ne peut y avoir aucune certitude qu'une offre sera faite", ni à quelles conditions, poursuit le communiqué.
Les spéculations sur un potentiel rachat s'étaient intensifiées après une information, publiée mercredi, selon laquelle First Seagull, un fonds d'investissement norvégien, avait pris une participation de 5,3% du capital de l'entreprise.
Or ce fonds d'investissement "recherche des sociétés qui, selon lui, sont mal valorisées et possèdent des +actifs cachés+, c'est-à-dire des actifs dont la valeur n'est pas pleinement reconnue par le marché", explique à l'AFP Daniel Coatsworth, analyste chez AJ Bell.
"En prenant une participation, il a braqué les projecteurs sur l'entreprise et, maintenant, d'autres se demandent s'il y a de l'argent à gagner en détenant les actions", d'où la forte hausse du titre, selon lui.
Le titre s'envolait de 83,71% à 38,85 pence vendredi peu avant 11H50 GMT, et avait même touché 53,21 pence plus tôt dans la matinée.
Mais sa progression n'était que de 15,64% depuis le début de l'année, après un trou d'air en janvier. Et sur les cinq dernières années, le titre a perdu plus de 90% de sa valeur.
Le journal The Times a aussi indiqué vendredi que le fonds américain Sycamore Partners mais aussi son compatriote Authentic Brands Group (ABG), propriétaire de Reebok, Quiksilver ou de la chaîne d'habillement britannique haut de gamme Ted Baker, seraient aussi intéressés.
Superdry avait dit lundi explorer "plusieurs options de réductions de coûts importantes", après des informations de presse évoquant de nombreuses fermetures et suppressions d'emplois à l'étude.
Il n'y a "aucune certitude que l'une de ces options se concrétise", mais Superdry "devrait réaliser plus de 40 millions de livres d'économies au cours de cet exercice, soit davantage que l'objectif initial de 35 millions de livres", avait ajouté l'entreprise.
"L'entreprise est en difficulté" et "cela la rend vulnérable et dans une position de négociation faible si quelqu'un intervient et fait une offre", qui pourrait être accueillie favorablement par des actionnaires qui "souffrent depuis longtemps" d'un cours de Bourse faible, selon Daniel Coatsworth.
Superdry avait annoncé la semaine dernière un chiffre d'affaires en recul de près d'un quart pour son premier semestre décalé achevé fin octobre 2023.
Le groupe a renoué avec un petit bénéfice net sur la période, mais cela s'expliquait surtout par la cession de droits sur sa marque dans la région Asie-Pacifique.
La marque avait annoncé dès la fin décembre que son résultat serait plombé par "un marché de détail difficile et un automne anormalement doux". Le commerce de gros a quant à lui souffert de sa décision d'arrêter ce type d'activité aux États-Unis.
En outre, l'image de l'entreprise a pâti d'une récente suspension de ses actions après avoir manqué la date de publication de ses comptes annuels.(AFP)