Tag Heuer: une possible fermeture de sa boutique de Saint-Germain-des-Prés

La marque horlogère Tag Heuer, qui appartient au groupe LVMH, ouvrira seulement trois magasins l'an prochain. La compagnie s'interroge également sur l'avenir de sa boutique de Saint-Germain-des-Prés à Paris, a indiqué son PDG interrogé par Challenges. En effet, à la question de savoir si Tag Heuer va freiner ses ouvertures de boutiques en 2015, Stéphane Linder a répondu: "Nous en ferons peu. Trois sont notamment prévues en Chine où nous pouvons encore nous renforcer. Pour le reste, il s'agira essentiellement de franchises". "En France", a-t-il ajouté, "nous n'ouvrirons pas de nouvelles boutiques et réfléchissons à l'avenir de notre point de vente de Saint-Germain-des-Prés, cannibalisé par le Bon Marché et par nos boutiques du boulevard des Capucines et des Champs-Elysées".

Un ralentissement de croissance

L'horlogerie, très alimentée ces dernières années par la demande chinoise, connaît une année plus lente et la manne touristique commence à s'épuiser un peu, en Europe notamment. Interrogé sur l'impact pour Tag Heuer de la baisse de la consommation chinoise, le PDG a relativisé: "La Chine pèse à peine 4 pour cent de notre chiffre d'affaires. Nous sommes un petit acteur en Chine continentale. Quant à Hong Kong, les manifestations ne sont pas un élément positif pour le business. Mais là aussi cette plate-forme ne pèse que 3 pour cent de notre chiffre d'affaires". M. Linder a indiqué que Tag Heuer vendait bien aux Etats-Unis, l'un de ses grands marchés: "Nous profitons d'une bonne dynamique au Royaume-Uni et aux Etats-Unis". Cependant il ne prévoit pas de hausses de prix supérieure à 2 pour cent en 2015. "Cette année la croissance du marché ne devrait pas dépasser 4 pour cent. Nous avons augmenté nos prix de 2 pour cent en 2014. Nous n'irons pas au-dessus de cette barre des 2 pour cent en 2015", a dit M. Linder. Le PDG mise sur "une hausse à un seul chiffre" du chiffre d'affaires de Tag Heuer en 2015, et entend "rééquilibrer" l'offre sur les produits dont le prix est compris entre 1.000 et 3.000 euros.

Tag Heuer avait annoncé fin septembre le licenciement de 46 personnes en Suisse et le placement de 49 autres au chômage technique jusqu'à fin 2014. La marque avait argué d'une baisse des ventes la conduisant à ajuster sa production de mouvements mécaniques. Elle a reporté le lancement d'un nouveau chronographe. Tag Heuer emploie environ 1.600 personnes, dont la moitié en Suisse. (AFP)