Toray, affecté par le ralentissement chinois, sabre encore ses prévisions
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Le fabricant japonais de fibres textiles et matériaux composites Toray Industries a une fois encore dégradé ses prévisions de résultats annuels à l'issue des neuf premiers mois de 2019/20, victime des effets de la crise commerciale sino-américaine.
Il redoute aussi les conséquences du nouveau coronavirus sur l'économie chinoise au dernier trimestre de son année comptable, soit les mois de janvier à mars.
Pour l'ensemble de l'exercice qui s'achèvera le 31 mars, Toray, grand investisseur japonais en France, table désormais sur un bénéfice net de 72 milliards de yens (6 millions d'euros) au lieu de 83 milliards de yens il y a trois mois et 93 milliards dans une estimation plus ancienne encore. Cela représentera le cas échéant un recul de 9,3 pour cent sur un an.
Le groupe avait certes bénéficié l'an passé de recettes exceptionnelles qui ont disparu cette année. Mais il est aussi victime d'un ralentissement de la demande dans divers secteurs qui ont pâti du différend commercial entre Pékin et Washington. La signature récente d'un accord préliminaire a cependant permis d'apaiser les tensions.
Son chiffre d'affaires devrait descendre à 2.250 milliards de yens (-5,8 pour cent) et son bénéfice d'exploitation perdre 8 pour cent sur un an à 130 milliards de yens.
Au terme des neuf premiers mois de l'exercice, d'avril à décembre, Toray a vu son bénéfice net plonger de 19 pour cent à 66,17 milliards de yens (550 millions d'euros), pour un chiffre d'affaires qui s'est affaissé de 7 pour cent à 1.681,4 milliards de yens.
Son gain d'exploitation a aussi fléchi de 7,0 pour cent à 104,45 milliards de yens. Toray, important fournisseur de tissus techniques pour la populaire marque japonaise de vêtements Uniqlo (Fast Retailing), a déploré un recul de 10 pour cent de ses ventes dans sa branche la plus importante des fibres et textiles, en raison d'un repli de la demande venant de l'étranger, du fait de la crise sino-américaine.
Le gain d'exploitation de cette activité a chuté de plus de 20 pour cent.
Dans les matériaux chimiques, ses ventes ont aussi reflué de 10 pour cent et le bénéfice associé a cédé près de 8 pour cent, du fait de moindres commandes de matériaux pour l'automobile et l'électroménager, malgré une demande croissante de matériaux pour les batteries lithium-ion.
Exception: les matériaux composites dont les recettes ont progressé de 17 pour cent grâce à la demande dans l'aéronautique, l'environnement et le domaine de l'énergie (éoliennes, citernes pour le gaz naturel liquéfié notamment) ainsi que le sport (accessoires). Quant au bénéfice opérationnel de ce segment, il a doublé sur un an.(AFP)