Toujours plombé par Gucci, Kering s'attend à un second semestre difficile
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Paris - Le groupe de luxe Kering a dit mercredi s'attendre à des prochains mois difficiles après une chute de son bénéfice net au premier semestre, plombé par sa marque phare Gucci, qu'il cherche à relancer, et par le ralentissement du marché du luxe.
Le groupe de François-Henri Pinault a annoncé un bénéfice net divisé par deux au premier semestre à 878 millions d'euros et prévoit que son résultat opérationnel courant "pourrait être en baisse de l'ordre de 30%" en raison "des incertitudes pesant sur l'évolution de la demande" dans le luxe "au cours des prochains mois" et "après le ralentissement constaté au premier semestre 2024".
"Dans un environnement de marché défavorable qui pèse sur notre chiffre d'affaires et notre profitabilité, nous travaillons avec constance à créer les conditions< du retour à la croissance", déclare le PDG François-Henri Pinault cité dans un communiqué.
"Bien que le contexte actuel puisse influer sur le rythme d'exécution de notre stratégie, notre détermination et notre confiance sont plus fortes que jamais, ajoute-t-il. Le chiffre d'affaires au premier semestre est en recul de 11% sur un an, à 9 milliards d'euros. Les ventes de Gucci ont chuté de 20% au premier semestre à 4 milliards d'euros. Depuis des mois, Kering tente de redresser la marque italienne qui représente près de 50% de ses ventes et les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle.
Gucci doit faire face à un marché du luxe asiatique, particulièrement en Chine, qui ralentit et dont la griffe est davantage dépendante que d'autres marques de luxe. Les ventes globales du groupe en Asie-Pacifique ont baissé de 22%. Elle reculent de 11% en Amérique du Nord et de 8% en Europe.
Les autres marques de Kering ne sont pas épargnées. Le chiffre d'affaires de Saint Laurent recule de 9% à 1,44 milliard d'euros. Les ventes de Bottega Veneta restent stables à 836 millions d'euros et la division "autres maisons" qui comprend Balenciaga voit son chiffre d'affaires reculer de 7% à 1,7 milliard d'euros.
"Manque de nouveaux clients"
En revanche, Kering Eyewear et Corporate, qui comprend la branche lunettes et beauté, progresse (+23%) et passe le milliard d'euros de ventes. Kering avait anticipé en avril une chute de sa rentabilité au premier semestre et son PDG François-Henri Pinault s'était dit "déçu" et "frustré" par les résultats lors de l'assemblée générale annuelle.
Le groupe avait tenté de rassurer les analystes lors d'un dîner en juin. "Dans l'ensemble, le message était similaire aux résultats du premier trimestre", commentait la banque RBC dans une note à l'issue de ce dîner. "L'environnement externe reste difficile et Kering progresse avec de nouveaux produits et les changements de personnel, nécessaire dans l'ensemble du groupe", estimait-elle, soulignant que "cela prendrait du temps". "Le groupe est au travail mais les résultats ne seront pas visibles avant le quatrième trimestre", estimait la banque HSBC dans une note à l'issue du dîner.
Plusieurs actions sont en cours pour Gucci, comme la montée en puissance des nouveaux produits de Sabato de Sarno avec une collection qui sera intégralement en magasin au second semestre et "devrait améliorer progressivement la dynamique commerciale de Gucci", selon HSBC. La marque doit aussi "recruter de nouveaux clients via un gros effort marketing", ou encore réorganiser sa gestion de stock et le réseau de magasins, rapporte la banque.
"Gucci souffre d'un manque de nouveaux clients", a reconnu Francesca Bellettini directrice générale adjointe du groupe, chargée de "piloter l'ensemble des maisons du groupe" lors d'un échange avec les analystes mercredi. "Même si nous espérons un rebond au quatrième trimestre, il y a encore quelques trimestres difficiles à traverser", prévenait HSBC. (AFP)