Tudor sort de sa réserve
loading...
L’horlogerie Suisse semble avoir compris – crise asiatique oblige -qu’on ne place pas tous ses œufs dans le même panier et qu’aucun marché ne doit désormais être délaissé. Longtemps identifiée comme la timide petite sœur de Rolex, la marque Tudor a bien grandi. Cette année, elle s’est même affranchie de son habituelle réserve pour entrer dans la lumière avec plusieurs actions d’envergure : un nouveau slogan « Born to dare » c’est-à-dire « né pour oser » ; et ce mardi, après quelques semaines de suspens, l’annonce d’une collaboration spectaculaire avec une star mondiale et non des moindres puisqu’il s’agit de David Beckham.
Il semble bien loin le temps où Tudor (la société appartient comme Rolex à la fondation Hans Wilsdorfse) se contentait pour communiquer, de mettre en avant la qualité de ses montres sobres, sans grandes complications, au prix équilibré (globalement toujours en dessous de 5000 euros pour des modelés conçus avec la même fiabilité de fabrication que Rolex). Désormais, Tudor veut jouer dans la cour des grands et veut que cela se sache.
La marque suisse (200 employés et 300 millions de chiffre d’affaires) a fait les choses progressivement : il y a eu tout d’abord, en 2015, l’annonce du lancement de son propre calibre de base, première marche vers une nouvelle crédibilité horlogère. La marque avait ensuite surpris au dernier salon de Bâle en présentant une nouvelle déclinaison de sa Black Bay équipée d’un mouvement Breitling. On sentait bien la montée en puissance qui ne demandait qu’à s’exprimer pleinement. C’est chose faite désormais avec l’annonce faite ce mardi d’un partenariat avec la star anglaise.
« J’ai découvert Tudor grâce à Rolex »
On ne présente plus David Beckham qui a su s’imposer comme l’un des plus grands joueurs de tous les temps. Désormais entrepreneur et philanthrope, il peut également et très légitimement se définir comme une icône de style. Ce que l’on sait moins par contre, c’est que David Beckham est aussi un grand amateur de montres. Comme beaucoup, il a découvert Tudor grâce à Rolex dont il possède quelques modèles. « Je pouvais voir l’attention que Tudor accorde au moindre détail de ses montres, c’est ce qui m’a attiré. Par la suite, j’ai appris à connaître l’histoire de la marque, l’esprit d’aventure qui la caractérise, son rôle pionnier dans la plongée sous-marine, les expéditions audacieuses auxquelles elle a participé. J’ai été conquis sur le champ. »
Est-ce que l’esprit de Tudor va changer pour autant malgré cette nouvelle donne ? Non, trois fois non. La marque née en 1926 insiste sur le fait qu’elle se positionnera toujours sur les montres mécaniques au style sophistiqué, à la fiabilité éprouvée et au rapport valeur/qualité exceptionnel. Son ambition consiste simplement à vouloir mettre cette équation à la portée du plus grand nombre et non plus simplement à une poignée de privilégiés. La marque réalisait jusqu’à peu une très grande partie de son chiffre d’affaires en chine. Ces dernières années, elle s’est également implantée aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Son nouveau terrain de jeu semble désormais être à l’échelle du globe.
Crédit photo : Tudor dr