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Vent de panique suite au krach de la bourse Suisse

By Herve Dewintre

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“Un tsunami”, un “jeudi noir”, “ça va être douloureux”, “impact atroce”, voici en substance la tonalité des réactions suite à l’annonce inattendue, ce jeudi 15 janvier par la Banque Nationale Suisse de supprimer le fameux cours plancher (une mesure temporaire adoptée en septembre 2011 par la banque centrale hélvétique qui fixait un taux de change minimum à 1,20 franc Suisse pour 1 euro ; une mesure exceptionnelle qui de l’avis de tous avait préservé l’économie Suisse de graves dommages). L’annonce a déclenché un veritable choc sur les marchés. Pour certains, comme Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque, il s’agit même d’un mini krach : le Swiss Market Index, principal indice de la Bourse suisse a ainsi enregistré ce jeudi l’une des plus fortes chutes de son histoire en une seule séance en s’effondrant de plus de 10 pour cent.

"Très pénalisant pour le secteur du luxe suisse”

Interrogé par Boursorama sur l’événement, Xavier de Villepion, vendeur d’actions chez HPC, indique que cette suppression inattendue de supprimer ce plancher de parité, qui entraine de manière automatique et instantanée un réajustement du franc suisse par rapport à l’euro (le franc suisse a pris immédiatement 15 pour cent face à l’euro) serait très pénalisant pour les sociétés du secteur du luxe, grandes exportatrices, dont le chiffre d’affaire sera lourdement pénalisé par un franc suisse qui s’envolera face à l’euro.

Effectivement, les plus fortes baisses affichées au cours de la journée à la bourse suisse l’ont été par les valeurs du luxe. En première lieu le groupe Swatch (qui comprend les marques horlogères de prestige Breguet, Longines, Rado ou encore Tissot) avec -15,91 pour cent de baisse, mais aussi le groupe Richemont (comprenant Cartier, Van Cleef & Arpels, Jaeger- lecoultre, Piaget ou encore Baume & Mercier) qui enregistre une baisse de 14,99 pour cent en une seule journée. Cette baisse s’explique aisément puisque les produits des deux groupes de luxe, qui s'arrachent à l'étranger, sont devenus automatiquement plus chers de 20 à 30 pour cent pour les étrangers (qui risquent bien évidemment de s’en détourner) à cause de la hausse du franc suisse.

Le patron de Swatch Group (Breguet, Longines) évoque «un tsunami pour la Suisse»

Pour Nick Hayek, directeur général du groupe horloger Swatch : « Ce que la Banque Nationale Suisse a provoqué là, c'est un tsunami». Nick Hayek prévoit que l'abandon d'un taux plancher aura des répercussions «pour l'industrie d'exportation, le tourisme mais également pour l'ensemble de la Suisse». Une consternation largement partagée par le secteur de l’horlogerie suisse qui exporte 95 pour cent de sa production. Quelques uns cependant, se rejouissent légitimement de ce qui leur apparaît comme une aubaine : ce sont les frontaliers qui, de facto, ont vu leurs revenus mensuels augmentés de 20 pour cent en quelques minutes.

Les raisons pour lesquelles ce fameux taux plancher a été supprimé sont les suivantes : tout d’abord, la chute importante, depuis plusieurs semaines, de l’euro face au dollar, qui entrainait une dépréciation du franc suisse face au dollar par transitivité. Mais aussi, d’après François Chevallier , responsable de la stratégie à la Banque Leonardo, contacté par Challenges.fr, à cause d' une anticipation par la Suisse d'un programme d’achats de dettes publiques que devrait annoncer la Banque centrale européenne la semaine prochaine, qui devrait encore faire baisser l’euro. « Si la suisse supprime ce taux plancher c'est qu'elle a des informations sur un rachat massif des dettes souveraines par la BCE ». Par cette décision, la Banque Nationale Suisse veut clairement dissuader les gens de placer leur argent sur du franc suisse.

Il faut garder la tête froide, tempère cependant Catherine Mann, chef économiste de l’OCDE, interrogée par le Figaro. La hausse du franc suisse ne va pas durer. « Les investisseurs vont racheter plus de francs suisses, mais l'effet «valeur refuge» ne jouera pas comme par le passé, car le dollar est devenu très attractif» estime-t-elle. Du coup les exportateurs suisses ne devraient pas trop souffrir ». En revanche, «il y a plus de soucis à se faire» pour les pays de l'Est comme la Hongrie, où les ménages ont contracté des emprunts en francs suisses. «Une banque centrale agit toujours pour son intérêt propre avant toute chose, même si elle prend en compte, dans sa décision, les effets collatéraux».

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