Vers un cru 2016 mitigé pour le textile français dont l'export faiblit

L'industrie française du textile s'oriente vers un exercice 2016 mitigé, entre un climat national morose contrebalancé par des exportations en hausse, mais qui ralentissent du fait de nombreux marchés émergents en crise et beaucoup d'incertitudes pour l'avenir.

Le chiffre d'affaires de la filière a progressé de 2,5 pour cent sur les neuf premiers mois de l'année, soutenu notamment par les exportations et une hausse des prix liée à des tensions sur certaines matières premières comme le lin et le coton, selon l'UIT. Pour 2016 la fédération s'attend à une légère croissance du chiffre d'affaires, ou à une stagnation dans le pire des cas, à quelque 13 milliards d'euros. En France, la consommation d'articles textile s'est repliée de 2,6 pour cent en valeur de janvier à septembre, selon des chiffres de l'Institut français de la mode (IFM).

Ce recul est lié à la contraction du pouvoir d'achat des ménages, à une météo défavorable ainsi qu'au déclin du tourisme et de l'attractivité internationale des salons professionnels sur le territoire après les attentats, et l'installation dans la durée de l'état d'urgence, selon l'UIT.

Les exportations, qui pèsent environ deux-tiers du chiffre d'affaires du secteur, ont en revanche progressé de 2 pour cent sur les neuf premiers mois, une orientation qui devrait perdurer au quatrième trimestre selon l'UIT, notant toutefois un net ralentissement par rapport à 2015 où elles avaient augmenté de 5 pour cent.

Les exportations vers l'Union européenne, zone géographique sur laquelle l'UIT misait beaucoup en début d'année pour compenser le ralentissement des pays émergents, connaissent une "croissance faible", a expliqué Norbert Blanc, vice-président de la fédération en charge du comité export, lors d'un point presse à Paris. La conjoncture dans les pays émergents est très contrastée: en Chine, les ventes de textile français sont en forte progression sur neuf mois (+12 pour cent), portées par le luxe et les produits techniques. Mais à l'inverse les ennuis économiques perdurent au Brésil, en Russie et au Moyen-Orient. En Turquie, les troubles politiques déstabilisent le secteur textile local, important fournisseur de la filière française, avec des retards de livraison, une désorganisation de la production et une difficulté accrue de traçabilité des produits, dont certains seraient confectionnés illégalement par des enfants syriens réfugiés, a rappelé M. Blanc.

Des nuages s'amoncellent par ailleurs sur des marchés matures, à commencer par le Royaume-Uni avec le Brexit et les Etats-Unis avec l'élection de Trump, avec des risques de protectionnisme commercial à la clé, ajoute l'UIT. (AFP)

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