Zalando conteste une réglementation européenne plus stricte
27 juin 2023
Francfort (Allemagne) - Le vendeur de mode en ligne Zalando a indiqué mardi avoir déposé un recours devant la justice de l'Union européenne pour contester une réglementation de la Commission européenne qui instaure de nouvelles obligations pour les plateformes en ligne.
L'entreprise berlinoise conteste sa désignation par la Commission européenne sur la liste de "très grandes plateformes en ligne" (VLOP pour "Very Large Online Platform") censées se soumettre à des contrôles renforcés à partir du 25 août.
"Zalando conteste l'inégalité de traitement résultant de l'absence d'une méthodologie claire et cohérente pour évaluer si une entreprise spécifique est une VLOP", a déclaré Zalando dans un communiqué.
Dans le cadre de la nouvelle loi européenne sur les services numériques (Digital Service Act), Bruxelles avait dévoilé en avril la liste des 19 très grandes plateformes en ligne et moteurs de recherche concernés, utilisés par "plus de 45 millions d'utilisateurs européens".
Très ambitieuse, la loi vise à obtenir plus de transparence en permettant l'accès aux données des plateformes, et de modération des contenus illicites. Mais Zalando, l'un des premiers groupes européens de la vente en ligne de vêtements, estime qu'il ne présente pas de "risque systémique de diffuser des contenus préjudiciables ou illicites provenant de tiers". De plus, l'entreprise soutient n'avoir déclaré que 31 millions d'utilisateurs actifs mensuels de sa plateforme.
"Alors que de nombreuses entreprises désignées comme VLOP par la Commission ont signalé des utilisateurs connectés, Zalando a signalé des visiteurs, ce qui est beaucoup plus large et comprend des doublons", assure Zalando. "Sans critères standardisés ni méthodologie claire, la Commission européenne a évalué si une entreprise est une VLOP sur une base aléatoire et inégale", pense l'entreprise.
Parmi la liste des VLOP figurent également Amazon, Facebook, Instagram, Google Maps, ainsi que Twitter, TikTok, Alibaba en encore Wikipédia. Pour répondre aux nouvelles obligations, les plateformes devront investir dans des salariés et des technologies dédiées. Juste au moment où plusieurs acteurs majeurs du secteur viennent de procéder à des licenciements massifs, y compris au sein de leurs équipes de modération.
Zalando, qui emploie 17.000 personnes dans le monde, a elle aussi annoncé la suppression de plusieurs centaines d'emplois en février dernier. (AFP)