Journée de la femme : Hawa Paris interroge la façon de s’habiller quand on est une femme de pouvoir
10 mars 2025
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, samedi 8 mars 2025, la fondatrice d’Hawa Paris, Hawa Sangaré, a organisé, dans sa boutique rue de Seine (Paris 6ᵉ), un débat avec huit femmes, issues d’univers différents, et un homme sur l’impact du style vestimentaire sur le leadership feminin.
Pour info, Hawa Sangaré a fondé Hawa Paris en 2021, une marque engagée en faveur d’une mode sustainable (ses tissus sont issus de stocks dormants) et de l’économie circulaire. Particulièrement concernée par la place des femmes dans notre société, elle a créé un atelier d’insertion professionnelle qui favorise l’accès à l’autonomie des femmes en situation de vulnérabilité. Sa démarche est soutenue par la mairie de Paris qui lui permet d’accéder aux locaux dont elle est propriétaire (boutique et atelier).
En cette Journée de la femme, les questions fusent : la femme est-elle obligée de porter une veste de costume masculin pour affirmer son leadership ? Est-ce que porter un sweat masculin rend moins féminine ? Pour les femmes de pouvoir, est-ce important de s’affirmer via le vêtement ?
Et de citer Roselyne Bachelot, qui se plaignait qu’on lui parle toujours de ses costumes, d’évoquer ceux de Kamala Harris. Ou encore la robe à fleurs de Cécile Duflot (ex-ministre) critiquée lors de son arrivée à l’Assemblée nationale : que se passerait-il si un homme venait à s’habiller comme cela ?
Les femmes de pouvoir, pour être crédibles et acceptées, sont obligées d’adopter une allure masculine
Au final, pas de réponses uniques, mais des témoignages qui montrent comment le vêtement raconte une personne ou une histoire personnelle.
De base, le vêtement sert à habiller toutes les femmes, mais aussi à les mettre en valeur, notamment à travers les chaussures. Le vêtement est une façon de s’affirmer, il signe une identité, transmet le message de ce que l’on est et ce que l’on veut montrer. Un look affiche un statut financier, mais toutes les femmes n’ont pas les moyens de s’habiller.
De fait, les habits du pouvoir au féminin n’ont pas encore trouvé leur langage. La femme doit se justifier et se barricader. Dès qu’elle obtient un poste de leader, elle doit faire encore plus attention à sa tenue. Ça affiche sa crédibilité, elle ne peut pas se relâcher.
De plus, dans certaines codifications, le genre joue sur la fabrication même du vêtement. Ainsi, les poches des vestes pour femmes sont plus petites que celles des hommes.
La conclusion, choisie pour cet article, revient au seul homme participant à cette discussion : « les hommes n’ont pas de problème avec les femmes, ils ont un problème avec leur pouvoir ». Et à Hawa Sangaré : « Dans cette société, les femmes sont vues avant d’être entendues ».