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Le Suriname : exemple du multiculturalisme et du vivre ensemble

By Florence Julienne

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Culture |En Images

Musée MuHet Koto Crédits: F. Julienne

À travers le musée du costume créole Het Koto et l’artiste Shaundell Horton, basés dans la capitale Paramaribo, le Suriname, plus petit pays d’Amérique du Sud, situé entre la Guyane française, anglaise et le nord du Brésil, ancienne colonie néerlandaise, montre la voie d’une cohabitation possible entre origines et cultures multiples.

À l’heure où la France est secouée par des difficultés à intégrer des modes de vie différents, le musée du costume, Het Koto, offre à la culture créole, qui s’est forgée après l’abolition de l’esclavage (1863), une visibilité unique. Pour mémo, Créole se dit d’une personne d'ascendance européenne née dans les anciennes colonies européennes de plantation (Antilles, Guyanes, La Réunion, etc.). Ainsi, il y a les Kabugrus (mixte Europe, Afrique et Inde), les Mulâtres (Europe et Afrique) et les Mestizos (Europe et Amérindiens).

Musée Het Koto Crédits: F. Julienne

Ces différentes origines se retrouvent dans le costume traditionnel que met à l’honneur le musée Het Koto, via une scénographie dédiée. Sur deux étages, des mannequins, à la peau foncée et aux yeux clairs, arborent les tenues portées par les femmes aisées, comme la robe blanche, tenue d’apparat pour les mondaines et les mariages, celles à gros carreaux comparables à ce que portaient les esclaves pour travailler, ou encore les imprimés d’inspiration africaine.

Musée Het Koto Crédits: F. Julienne
Musée Het Koto Crédits: F. Julienne

À noter que si les broderies sont faites dans le pays, aucun imprimé n’est réalisé au Suriname, le wax, par exemple, étant fabriqué en Hollande. La responsable du musée, Christina Henar, est intarissable sur son sujet. Elle raconte le sens des couleurs (le rose pour entamer une nouvelle vie, par exemple) et les jours adéquats pour porter tel ou tel vêtement.

Musée Het Koto Crédits: F. Julienne
Musée Het Koto Crédits: F. Julienne

Du musée Het Koto à l’artiste Shaundell Horton, les différents visages de multiculturalisme surinamais

Chaque coiffe a sa signification comme le souligne l’artiste surinamaise, Shaundell Horton, représentée par la Readytex Art Gallery. Cette quadragénaire a grandi en Guyane, mais a des racines en Inde, au Portugal, en Afrique et au sein des Maroons (descendants des esclaves qui ont fui pour vivre dans la jungle).

Shaundell Horton : Readytex Art Gallery Crédits: F. Julienne

La sculpture (en photo) est une tête en polystyrène expansé, coiffé d’un fichu, noué dans la nuque. Elle est conçue avec des sachets de thé, cousus les uns aux autres, comme autant de liens entre les peuples. Chaque façon de faire le nœud possède un sens de lecture. Ici, c'est : « let’s them talk » (laisse-les parler).

Shaundell Horton / Readytex Art Gallery Crédits: F. Julienne
Shaundell Horton / Readytex Art Gallery Crédits: F. Julienne

À ce travail, l’artiste ajoute des masques ornés de bijoux, dont certains sont des pièces vintage, en argent et émeraude, issus de l’Inde, ou en perles de verre, venues d’Afrique. D’autres œuvres comme des sculptures articulées de boutons ou de têtes au crochet signent la même idée : la possible cohabitation dans l’espace commun qu’est notre planète Terre.

Shaundell Horton / Readytex Art Gallery Crédits: F. Julienne
Shaundell Horton / Readytex Art Gallery Crédits: F. Julienne
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