“Margiela/Galliera, 1989/2009” : dans les coulisses de l’exposition
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Le 3 mars 2018, le musée Galliera à Paris, célèbrera la carrière du créateur Martin Margiela retraçant son travail de 1989 à 2009. A travers des vidéos des défilés, des archives mais aussi des créations mises en valeur sur des mannequins, l’exposition passera en revue 32 collections du designer belge. L’exposition sera présente au musée Galliera jusqu’au 15 juillet 2018.
A l’origine de ce projet ambitieux, une idée venue de l’équipe du musée : “En 2016, lorsque nous avons réfléchis à l’idée de faire une rétrospective sur un créateur contemporain, j’ai tout de suite pensé à Martin Margiela. Nous avions déjà nos propres archives inédites et très riches puisqu’elles n’avaient jamais été exposée auparavant.” confie Alexandre Samson, responsable des collections contemporaines à FashionUnited lors d’un entretien téléphonique. “Nous avons ensuite cherché un moyen de le contacter. Martin Margiela s’est tout de suite montré intéressé par ce projet”.
Disponible et impliqué dans le projet, Martin Margiela a “mis à disposition ses souvenirs, ses archives que nous avons retranscrites fidèlement. Is nous a quand même laissé le libre choix de nos collections.” dévoile le commissaire.
Un financement de la mairie de Paris
L’accord et le soutien du créateur représente la phase cruciale de ce projet “financé en premier par la ville de pays à partir du fonds de son budget d’expositions”, déclare Alexandre Samson. D’autres partenaires ont ensuite été intégré au projet : “un partenairait avec le groupe Première vision mais aussi avec la Fédération Française de Lin qui finance une partie du projet”, ajoute-t-il.
Il aura ensuite fallu deux années pour regrouper les archives, choisir les pièces et être en accord avec la vision du créateur célébré. En plus de ses propres mannequins de vitrine, le musée Galliera a également conclu à quelques mois de la grande première, un partenariat avec la maison hollandaise Hans Boodt, qui offre un service de création sur mesure unique grâce à la modélisation et à l’impression 3D.
La collaboration avec Hans Boodt Mannequins
Dans le showroom parisien du 3eme arrondissement où ils se sont installés depuis octobre 2017, l’équipe de Hans Boodt Mannequins travaillent avec des détaillants haut de gamme tels que le groupe SMCP mais aussi des marques plus accessibles comme Diesel, Pimkie, Celio. L'entreprise accorde un intérêt particulier aux partenariats liés à l’art et à la mode : “Avoir gagné la confiance du musée Galliera et de Martin Margiela démontre en quelque sorte nous avons déjà prouvé avec nos collections que nous pouvons être des partenaires valables” confie Mark Demyttenaere, division manager chez Hans Boodt Mannequins avant d’ajouter “Le musée était déjà sur la liste des structures avec qui l’on souhaitait travailler. Au mois d’octobre nous avons reçu un mail d’Alexandre Samson pour savoir si nous étions intéressés pour une collaboration sur cette exposition. Nous nous sommes rencontrés avec Ania Martchenko, la scénographie qui est aussi une muse et une ancienne top modèle de Martin (Margiela, ndlr)”
Ce partenariat qui sera dévoilé dès le 3 mars s’est conclu au mois de novembre entre le musée et l’entreprise hollandaise: “La question du timing s’est posée car nous avons eu très peu de temps. Normalement une exposition se prépare douze mois à l’avance et là nous avons eu à peu près trois mois !” admet-il.
Un choix de dernière minute qui s’explique selon lui par le fait que : “le musée dispose d’un certains nombre de buste et de mannequins. Au départ, ils envisageaient sûrement de se servir de ce qu’ils avaient à leur disposition. Au fur et à mesure que le projet a avancé en interne, que la scénographie très particulière a été élaborée, ils ont réalisé qu’ils avaient besoin de mannequins plus personnalisés qui correspondent aux envies et à l’imagination de Martin Margiela”.
“Le but de ce partenariat était de travailler sur 32 collections et chaque saison a un thème particulier. Il fallait que les mannequins s’adaptent à chaque thème. Nous n’avons pas livré 150 mannequins identiques, il a fallu choisir dans notre collection les mannequins qui correspondaient, selon la position, la morphologie, la couleur, etc… Pour chaque silhouette, ils ont choisi le mannequin qui convenait avec les modifications nécessaires pour que cela corresponde parfaitement. Certaines choses étaient possibles d’autres non vu le laps de temps dont nous disposions.” décrit Mark Demyttenaere.
En ce qui concerne la collaboration avec l’équipe du musée, le division manager ajoute : “Nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises avec l’équipe de l’exposition pour tout déterminer. Définir chaque mannequin individuellement et ensuite nous avons commencé la fabrication. Martin Margiela et les équipes ont aussi customisé les mannequins à leur manière, ils ont peint des bustes, rajoutés des tatoos pour que cela corresponde à l’image et à l’époque à laquelle ils font référence.”
Une collaboration qui a satisfait les deux partis “Hans Boodt Mannequins s’est montré très disponible. Le but de Martin Margiela était d’utiliser le plus de mannequins différents possible et Hans Boodt Mannequins a tout de suite jouer le jeu de manière exceptionnelle et s’est mis à notre disposition” conclu Alexandre Samson.
Photo : Marcio Madeira/Margiela, Hans Boodt, FashionUnited