Anoralp : du ski patrimonial au twist urbain

Une belle marque à l’ADN ski pur jus vient de renaître : Anoralp, fondée en 1972 dans son berceau isérois est en plein revival, sous l’impulsion de la belle-fille du fondateur, Fabienne Gachet.

A ses débuts, la marque d’alpinisme originaire de Voiron se taille vite un joli succès auprès des alpinistes, de part sa légitimité et son expertise. Elle a notamment eu pour conseiller technique le guide de haute montagne René Desmaison, une légende, « défricheur » de sommets. Nous sommes dans les années soixante-dix et quatre-vingt, l’âge d’or d’Anoralp. La « marque des sommets », comme on l’appelle à l’époque, est reprise par un groupe dans le mitan des années quatre-vingt, mais le virage n’est pas bien négocié. Anoralp est mise en sommeil.

Cette renaissance est, encore, une histoire de famille : « depuis trente ans, la marque est très présente dans l’histoire familiale, souligne Fabienne Gachet. Aux réunions de famille, tout le monde se remémore des anecdotes. Nous restons fiers de cette aventure d’entrepreneuriat qui a percé, il y avait à l’époque un site de fabrication de cent personnes à Voiron. Et Anoralp véhiculait de belles valeurs, celle de l’endurance, du courage, de l’entraide, de l’objectif des sommets, celles de l’alpinisme. La seconde génération familiale garde et porte des doudounes vintages Anoralp, ultra-chaudes pour les vacances à la montagne. On n’a encore rien fait de mieux. Et le projet de relance a mûri en moi».

Fabienne Gachet a derrière elle un parcours au sein de plusieurs groupes internationaux, à des fonctions marketing et retail. En voyageant beaucoup pour son travail, elle subissait d’importantes variations climatiques. « C’est ainsi, explique-t-elle, que je me suis rendue compte que les urbains d’aujourd’hui avaient besoin de vêtements thermiques et performants, mais élégants ». Elle replonge dans les archives de la marque, en exhume la substantifique moelle : « mon rôle a été de donner un twist urbain à Anoralp, un design épuré ».

Relancée depuis trois saisons (l’hiver 2022 – 2023 est en cours), la griffe se destine donc à la ville et se distingue par ses coupes dépouillées, graphiques et intemporelles, ainsi que les vertus thermo-régulatrices de ses matières, que Fabienne Gachet choisit les plus responsables possibles : garnissage recyclé, grande solidité garantissant une vraie durabilité.

Vestes au matelassage ultra-léger, parkas imperméables et respirantes sont fabriquées en Europe (entre le Portugal et la Pologne), selon les techniques utilisées (coutures traditionnelles, thermo-collage, etc.). La grande vedette d’Anoralp est actuellement la cape de pluie ultra-graphique, quant à elle fabriquée en France. Digitale (re) native, Anoralp se décline peu à peu via des relais physiques, un pop-up dans le Marais ou à Lyon, via le Village des Créateurs. Elle s’appuie sur le trio « qualité, transmission, durabilité ». Des valeurs bien dans l’air du temps.