Christian Audigier veut conquérir la France
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"Le marché français est le plus difficile", explique à l'AFP cet autodidacte de 51 ans issu d'une famille modeste d'Avignon qui a quitté l'école à 14 ans pour travailler dans une boutique de vêtements et n'est arrivé aux Etats-Unis qu'en 2000.
Les Français "sont très connaisseurs, très critiques aussi. Il fallait donc que je sois prêt aux Etats-Unis pour pouvoir revenir en France", ajoute l'homme d'affaires qui "pèse" 250 millions de dollars.
Après avoir relancé la marque Von Dutch, Christian Audigier a repris son indépendance en lançant en 2004 une marque inspirée du tatoueur califorien Don Ed Hardy et a bâti depuis un empire qui s'étend de la mode au champagne en passant par les parfums et la maroquinerie. Pantalon rouge vif signé d'une marque de luxe, chemise et veste noires, barbe de deux jours et teint éternellement hâlé, il estime que "séduire les Français" est un "grand challenge".
Difficile d'employer les mêmes méthodes qu'aux Etats-Unis où il a su utiliser les célébrités du show-biz pour faire connaître sa mode bling-bling, pleine de couleurs et de paillettes.
"La façon dont je procède, c'est le marketing, les célébrités", explique Christian Audigier qui compte parmi ses clients et "amis" des stars comme Madonna, Britney Spears, Kanye West, Mariah Carey, Puff Daddy... Il devait aussi habiller Michael Jackson pour sa nouvelle tournée.
"C'est plus facile aux Etats-Unis, étant donné que les célébrités sont mondialement connues", ce qui n'est pas le cas en France, ajoute Christian Audigier, proche du chanteur qu'il avait invité à célébrer ses 50 ans lors d'une fête pharaonique. "Avec Madonna ou Britney Spears, il est plus facile d'inonder le monde".
Pour conquérir le marché français, il n'a pas cherché des célébrités mais investi "un budget de deux millions d'euros". Affiches géantes sur les flancs de bus parisiens, vaste stand "Ed Hardy" au salon professionnel de mode Who's Next à Paris, interviews à la chaîne : Christian Audigier arrive en France et entend le faire savoir.
Parallèlement, lui qui vient d'acquérir la dernière maison occupée par Michael Jackson à Los Angeles, s'est acheté un appartement dans l'une des plus belles avenues de la capitale, a inauguré cette semaine un vaste show-room, et veut ouvrir des boutiques y compris sur les Champs-Elysées et avenue Montaigne où s'alignent les enseignes de luxe fréquentées par ses clients.
La France est "le dernier pays européen où je vais mettre toute ma force pour pouvoir y arriver", dit-il, "fier" de son parcours parce qu'"il est difficile de venir d'une rue d'Avignon, d'arriver en Amérique et de conquérir le pays".
Redoute-t-il l'échec ? "Je suis devenu moi-même une célébrité, donc je crois que ça va suffire", dit-il. "C'est le produit qui va faire le reste".