Empreinte : l’artisan corsetier au rayonnement international

C’est l’une des rares marques de corseterie française qui garde encore une très forte « empreinte » d’artisanat. Empreinte est née à Brest en 1946 est reste depuis ancrée dans son bassin breton.

Bandagiste de formation, le fondateur Jean Le Her est très tôt interpellé par ces femmes à forte poitrine, clientes de la pharmacie familiale, qui font part de leur mal-être, de leur inconfort. Avec une modéliste, il développe la profondeur de bonnets pour s’adapter à la morphologie des femmes. Surfant sur la mode fivties des « seins pigeonnants », le dirigeant étend et structure l’organisation. La marque conserve depuis ses débuts son identité « bien -aller », assise sur un savoir-faire dans les profondeurs de bonnets, proposant une offre unique à partir du C et bien au-delà, combiné à des petits tours de dos.

Un tournant survient à la fin des années 1990, quand Philippe Berthaux reprend l’entreprise et lui insuffle un nouvel élan : modernisation du style et accélération de la marque à l’international. Empreinte devient synonyme de « French Touch » et de « fit » unique, la bonne martingale pour conquérir des marchés sensibles aux produits sophistiqués et gainants, en tout cas adaptés à aux poitrines voluptueuses.

Magalie Le Banner, vice -présidente marketing, création et ventes, souligne : « Nous combinons un style perçu comme français, chic, ni sobre ni décoratif à l’extrême, avec un savoir-faire très technique ». Les produits sont conçus et coupés sur place, à Brest, dans l’atelier qui reçoit les matières qui emploie 120 personnes : l’entreprise a choisi de garder la maîtrise de la coupe, une étape importante, aussi bien en termes de qualité que de prix de revient. Les pièces sont ensuite confectionnées dans le bassin méditerranéen.
« Les détaillants sont extrêmement sensibles à l’origine de la fabrication, et notre mise au point, encore très traditionnelle, on travaille avec des mannequins réelles, des femmes de toutes tailles, c’est encore très artisanal », précise Magalie Le Banner.

Empreinte a par ailleurs monté sa propre école de piquage, destinée à des personnes en recherche d’emploi, en reconversion. Des formations certifiées, qualifiantes, valorisantes, donc, qui permettent aux stagiaires d’acquérir les compétences du métier à 360 degrés.

La PME indépendante depuis toujours génère un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros. Ses produits sont distribués dans une vingtaine de pays en plus de la France, à commencer par le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Scandinavie, mais aussi l’Amérique du Nord, marché en plein essor. Au total, elle est diffusée par 3000 points de ventes, multimarques et grands magasins. Elle dispose de filiales commerciales, notamment aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Allemagne.

Même si sa destination reste le wholesales, Empreinte dispose d’une belle vitrine à Paris, « L’Atelier Lingerie » son concept store en propre. La marque a également rattrapé son retard digital avec un e-shop efficient, revampé depuis le début de l’année.